En juillet dernier, un employé d’un salon de coiffure avait saisi le Conseil des prud’hommes de Paris pour licenciement abusif et propos homophobes de la part de son employeur. L’instance a rendu son jugement, et elle n’est pas d’accord avec le salarié sur le second point.
Le jugement de l’affaire a fait des remous, rapporte Le Parisien. Le salarié était employé dans un salon de coiffure, à Paris. En juillet dernier, il avait saisi le Conseil des prud’hommes après avoir été licencié. En arrêt maladie, il avait reçu par erreur un SMS déroutant de sa patronne et qui le concernait : "Je ne le garde pas. Je ne le sens pas ce mec. C’est un PD, ils font tous des coups de p... ", avait écrit son employeur qui lui annonçait le lendemain que sa période d’essai était rompue.
Le Conseil des prud’hommes de Paris a retenu le caractère abusif du licenciement dans son jugement, mais a estimé jugé qu’il n’y avait pas d’hompophobie dans le fameux SMS, avec un argument très contesté : "En se plaçant dans le contexte du milieu de la coiffure, le Conseil considère le terme PD employé par la manager ne peut être retenu comme propos homophobe, car il est reconnu que les salons de coiffure emploient régulièrement des personnes homosexuelles sans que cela ne pose de problèmes", écrit ainsi le Conseil des prud’hommes.
Les associations comme Aides ou Refuge, qui vient en aide aux jeunes homosexuels victimes du rejet de leur famille ont réagi sur les réseaux sociaux. Le salarié a fait appel de cette décision et a saisi le Défenseur des droits. La ministre du Travail Myriam El Khomri qui a qualifié le jugement du Conseil des prud’hommes de "scandaleux".
"PD" = Prud’hommes Décérébrés.
Ils viennent de banaliser & de justifier l’homophobie au travail.Hâte que l’appel casse cette décision.
— AmicaleJeunesRefuge (@AmicaleRefuge) 8 avril 2016
Inadmissibles propos des prud’hommes de Paris qui se rendent coupables d’homophobie ! pic.twitter.com/BO0Y4Axpkh
— Nicolas Noguier (@NicolasNoguier) 7 avril 2016