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Le Front national aurait utilisé le système pour sortir de l’argent de France, révèle une enquête du Monde qui fait également de nouvelles confidences au sujet de la fortune de Jean-Marie Le Pen.
La famille Le Pen est également éclaboussée dans le dossier des "Panama Papers" dévoilant une longue liste de personnalités ayant recouru à l’évasion fiscale.
Échapper aux services antiblanchiment français
D’après le quotidien qui se base sur des données de Panama Papers, "un système offshore sophistiqué a été mis en place entre Hong Kong, Singapour, les îles Vierges britanniques et le Panama" par des proches de Marine Le Pen. Le Monde précise que ce système organisé par le premier cercle de fidèles de la présidente du FN "a été utilisé pour sortir de l’argent de France", en profitant de sociétés-écrans et de fausses factures. L’objectif était d’échapper aux services antiblanchiment français, précise le journal. Ce dernier cite en particulier la participation de l’expert-comptable Nicolas Crochet et de l’homme d’affaires Frédéric Châtillon, patron de la société Riwal qui effectue des prestations de communication pour des candidats FN. Ces informations proviennent notamment des documents du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca.
Faire sortir 316.000 euros de Riwal
Ces révélations du quotidien français permettent selon lui de "mettre au jour un système de dissimulation d’avoirs financiers, organisé dans des centres offshore d’Asie et des Caraïbes par le premier cercle de fidèles" de Marine Le Pen. Le parti extrême droite, pour sa part, avait affirmé qu’il n’était en aucun cas mêlé dans l’affaire des "Panama papers". Le Monde apporte plus de précisions en citant la période post-électorale de 2012. Frédéric Châtillon, avec l’aide de Nicolas Crochet, met tout en œuvre pour faire sortir 316.000 euros de Riwal et du territoire français.
Un montage complexe
Cette manœuvre a été suivie par un montage complexe, passant par l’acquisition d’une société-écran baptisée Time Dragon. Celle-ci dont la maison mère est domiciliée aux îles Vierges britanniques via la firme panaméenne Mossack Fonseca a été basée à Hongkong. Une société hongkongaise appartenant au frère de Nicolas Crochet, Ever Harvest Garments, est également citée pour une "fausse facture censée régler la réalisation des sites Internet du Rassemblement Bleu Marine pour les législatives", et divers transferts de fonds.
Des révélations sur Jean-Marie Le Pen
Le Monde évoque par ailleurs le cas de Gérald Gérin, majordome de Jean-Marie Le Pen. L’homme avoue être l’ayant-droit d’une société offshore, Balerton, enregistré par la firme panaméenne Mossack Fonseca. "La cellule antiblanchiment de Bercy, Tracfin, a trouvé de multiples éléments reliant cette société, dotée de 2,2 millions d’euros, à Jean-Marie Le Pen", affirme le quotidien. Mais M. Gérin fait savoir que cet argent ne concerne en aucun cas le fondateur du FN.
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