La ministre de la Famille, de l’Enfance et des Droits des Femmes sort de ses gonds pour dénoncer l’irresponsabilité de certaines marques de prêt-à-porter en dévoilant des collections spécialement destinées aux femmes voilées. "Entre la tenue des femmes et leurs droits, il y a un lien, parce que l’enjeu est celui du contrôle social sur les corps des femmes", affirme-t-elle au micro de RMC.
La ministre des Droits des femmes a été interrogée ce mercredi 30 mars sur RMC au sujet du développement, chez de grandes marques internationales de prêt-à-porter, de lignes de vêtements islamiques destinées aux femmes. La ministre n’a pas tergiversé pour condamner ces marques : "c’est irresponsable" de leur part, lance-t-elle. Elle estime que ces grandes marques faisaient "d’un certain point de vue la promotion de l’enfermement du corps des femmes".
Visiblement outrée, Laurence Rossignol lance : "cela me choque", avant d’étayer longuement ses pensées. "On ne peut pas admettre que c’est banal et anodin que de grandes marques investissent ce marché … Tous ceux qui participent de la représentation de la société ont une responsabilité", estime-t-elle. Laurence Rossignol s’est également indignée des arguments de ces marques qui disent "ne faire la promotion d’aucun mode de vie". Pourtant, la ministre soutien qu’il n’y a pas de "dissociation entre les vêtements et les modes de vie".
Par ailleurs, Laurence Rossignol a fait un parallèle entre les femmes qui choisissent de porter des vêtements islamiques et les "nègres" qui étaient favorables à l’esclavage. Alors que le journaliste lui faisait remarquer que certaines femmes "choisissent" de porter ces vêtements, la ministre a répondu : "Mais bien sûr. Il y a des femmes qui choisissent, il y avait des nègres américains qui étaient pour l’esclavage".
"Je crois qu’il peut y avoir des femmes qui portent un foulard par foi, et puis il y a d’autres qui veulent l’imposer à tout le monde parce qu’elles en font une règle publique. C’est toute la différence dans la laïcité entre la foi et l’islam politique ou la chrétienté politique. À chaque fois que la religion cherche à établir des règles pour tout le monde, nous sortons de la laïcité", lance la ministre pour défendre ses pensées. Selon elle, au jour d’aujourd’hui "il y a des femmes qui militent pour l’islam politique et des femmes qui subissent la pression globale du quartier et au bout d’un moment finissent par céder". Pour Laurence Rossignol, le rôle de l’Etat est "de les aider de les soutenir, c’est de les mettre en situation d’affronter l’islam politique".
Mardi, déjà, la ministre avait réagi sur Twitter au nom que la marque populaire donne à ce marché : "Pudique".
La ligne "pudique" ? Et les autres lignes,c'est pour les dévergondées, les montre-tout, les traînées ? #aprèsonsétonne https://t.co/y0hcqQT57n
— laurence rossignol (@laurossignol) 29 mars 2016
Pour la première fois, en septembre 2015, H&M a mis en scène une femme avec un foulard dans une de ses publicités. En janvier 2016, ce fut au tour de Dolce & Gabbana de lancer sa ligne de hijabs. En mars dernier, la marque japonaise Uniqlo a elle aussi commencé à commercialiser dans certains pays des tuniques et des voiles correspondant aux critères de la mode islamique.
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