La "privatisation de l’examen du code" est le motif principal de la grève initiée ce mardi par les trois syndicats d’inspecteurs et délégués du permis de conduire. Et pour cause : ils dénoncent le caractère dangereux qu’elle peut avoir sur leur profession et auprès des candidats.
Les trois organisations à savoir le Snica-FO, l’Unsa-Saneer ainsi que le SNPTAS-CGT s’inquiètent sur la mission des inspecteurs et délégués du permis.
Une manifestation contre l’externalisation de l’examen de code
Dans le cadre de la réforme du permis de conduire, le gouvernement a légué la surveillance des examens du code à un prestataire extérieur. Cette mesure a été prise afin que les inspecteurs se consacrent davantage à l’examen pratique et afin d’écourter les délais de passage ou repassage du permis. Cette externalisation, qui devrait être appliquée d’ici septembre, sera rémunérée par une somme de 30 euros versée par les candidats à chaque passage. Pour contester contre cette réforme, le Snica-FO et l’Unsa-Saneer lancent un appel à une grève reconductible, tandis que le SNPTAS-CGT incite à seulement 24 heures de mouvement. Un rassemblement est également attendu jeudi devant la Délégation à la sécurité et à la circulation routières (DSCR) à Paris.
Vers la destruction du service public
Dans un communiqué, le Snica-FO déplore une réforme qui détruit méthodiquement le service public. "La privatisation de l’examen du code de la route c’est, dès demain, un examen de code payant pour une jeunesse désargentée ! La seule réponse républicaine et responsable, ce sont des examens publics et gratuits dans toutes les catégories de permis", est-il mentionné dans le texte relayé par Le Figaro. Laurent Deville, secrétaire général adjoint du Snica-FO a souligné que cette privatisation ne fait que durcir l’examen du code avec de nouvelles questions et des vidéos.
Renforcer les contrôles des auto-écoles
De son côté, Christophe Nauwelaers, secrétaire général de l’Unsa-Saneer a indiqué que l’externalisation concerne le code de la route, mais aussi l’examen poids lourds. "On ouvre maintenant la boîte de Pandore en donnant la possibilité à des postiers de se former pour faire passer l’examen pratique du permis B. On va doucement vers une privatisation", a-t-il regretté. Face à une "uberisation" en cours, les syndicats sollicitent également plus de contrôles des auto-écoles et des centres de récupération de points. Selon toujours Laurent Deville, le service public doit garantir la fiabilité de la formation. L’Unsa et la CGT critiquent également un régime indemnitaire toujours "insuffisant" dans la profession.