Le rapport de l’ONG chrétienne est dévoilé au moment où le gouvernement prévoit d’armer plus lourdement les forces de l’ordre. Les violences commises par la police sont les plus critiquées.
Dans son rapport publié ce lundi, l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) critique les violences perpétrées par les policiers et l’obscurité qui règne dans ce domaine.
Un manque de volonté des autorités françaises
Le projet du gouvernement d’armer plus lourdement les forces de l’ordre semble être boycotté par l’Acat qui dénonce le "manque de transparence" des autorités et lance une campagne de mobilisation pour "briser le silence". "A l’exception de quelques affaires très médiatisées, les cas de blessures ou de décès au cours d’interventions des forces de l’ordre sont très peu connus des citoyens, et le sujet est largement ignoré de tous", est-il indiqué dans le rapport de l’association relayé par 20 Minutes. L’association chrétienne insiste sur le manque de volonté des autorités françaises à jouer la carte de la transparence sur les faits revendiqués d’usage illégal de la force, mais aussi pour leur refus de débattre du sujet.
De nombreuses victimes
Dans les détails, l’Acat a dénombré au cours de ces dix dernières années au moins 39 personnes grièvement blessées et une décédée par des tirs de lanceurs de balles de défense (Flash-Ball). Les victimes sont généralement des jeunes, dont une sur trois était mineure. Dans la foulée, l’association a recensé quatre cas de décès en France à la suite d’utilisation d’un Taser par les policiers. L’Acat pointe aussi certaines techniques d’immobilisation que les forces de l’ordre utilisent comme le placage ventral et le pliage qui ont tué 8 personnes depuis 2005.
Les violences policières très peu sanctionnées
Même si les faits de violences semblent peu nombreux comparés au nombre d’interventions quotidiennes des forces de l’ordre, "aucune sanction effective" n’est appliquée, déplore l’Acat. Cette dernière ayant étudié 89 cas d’utilisation de la force par la police et la gendarmerie a mentionné que seuls sept d’entre elles ont donné lieu à des condamnations. A titre de solutions, l’Acat appelle à des encadrements plus stricts dans l’usage de certaines armes comme le Flash-Ball et le Taser, mais aussi concernant les techniques d’interpellation. L’association chrétienne demande également à ce que le sujet soit débattu sur la place publique.