Alors que les présidents français ont fait du Salon de l’Agriculture un évènement incontournable à ne pas rater tous les ans, seul François Mitterrand ne s’y était jamais rendu pendant ses septennats présidentiels. Découvrez les motifs de cette absence.
En un demi-siècle, tous les présidents de la Ve République ont sillonné les stands du Salon de l’agriculture excepté François Mitterrand. Il n’y a mis les pieds qu’une fois en 1981, alors qu’il était candidat à la présidentielle. Interrogé par Metro News au sujet de cette non-présence, Henri Nallet, son ancien conseiller agricole de 1981 à 1985 lève le rideau.
Une mission réservée au ministre de l’Agriculture
Cette année au Salon de l’Agriculture qui a ouvert ses portes samedi, les commentateurs ont rappelé cette absence du président François Mitterrand à la porte de Versailles. Selon les détracteurs de l’ancien président (et de la gauche), cela s’expliquerait par son désintéressement pour les questions agricoles. "Il considérait que c’était avant tout le rôle du ministre de l’Agriculture de s’y rendre", a expliqué Henri Nallet, aujourd’hui président de la Fondation Jean-Jaurès. "Je lui avais bien suggéré de s’y rendre. Il m’avait répondu : ’Croyez-vous que c’est bien utile ?’ Aller taper sur le cul des vaches au Salon, ce n’était pas son truc.", a-t-il ajouté.
"Très attaché" au monde agricole
Pour autant, cette opinion n’empêchait pas que François Mitterrand fût attaché au monde agricole et qu’il était conscient de son importance pour la France, a souligné Henri Nallet. "S’il boudait le Salon de l’agriculture, François Mitterrand a effectué de très nombreuses visites dans les exploitations agricoles lors de ses déplacements en province", a confié son ancien conseiller. Selon lui, l’ancien président était plus sensible au contact direct qu’aux grandes manifestations. Toujours est-il qu’il possédait une très grande connaissance des terroirs.
Des relations désastreuses avec la FNSEA
L’absence de François Mitterrand au Salon de l’agriculture était également liée au contexte de l’époque. Son gouvernement ne s’entendait pas avec la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), principal syndicat agricole. Le dossier de l’élargissement de la Communauté européenne à l’Espagne et au Portugal, vivement soutenu par le président figurait parmi les points d’achoppements. Les agriculteurs n’avaient pas accepté "une conception étatiste de l’organisation des produits et des marchés" imputée au premier gouvernement socialiste.
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