L’Académie française élira un nouveau membre ce jeudi. Mais avant de pouvoir parader avec son épée, le futur académicien doit subir des épreuves.
L’Académie française a d’étranges rituels traditionnels que révèle le JDD. L’institution élira un nouveau membre aujourd’hui, celui qui occupera le fauteuil n°5 vacant depuis le décès de l’écrivaine Assia Djebar il y a un an. L’écrivain et politicien Frédéric Mitterrand, le poète Yves-Denis Laporte et l’essayiste négationniste Olivier Mathieu sont candidats.
L’élu devra se plier à des traditions qui caractérisent l’entrée à l’Académie française. Il devra, entre autres, disserter sur un mot compliqué choisi pour lui, avant de pouvoir se vêtir de son gilet et de son épée personnalisée par un artisan joaillier au cours d’une cérémonie appelée "installation".
"On craint de ne pas être à la hauteur ce jour-là", concède volontiers Amin Maalouf. C’est Marc Lambron, pourtant pas encore élu, qui parle le mieux de cette journée. L’écrivain travaille depuis un an son entrée au siège n°38 début avril et il a "l’impression de préparer un mariage où il serait à la fois la belle-mère et le fiancé".
La journée est chargée. Le nouveau membre de l’Académie française passe d’abord en commission, où il lira son discours et entendre les critiques sans avoir de droit de réponse. Tous les académiciens se lèvent ensuite à son entrée en salle de réunion. "La prochaine fois, ce sera à votre mort", prévient Marc Lambron.
Ensuite, le nouveau membre de l’Académie française se retrouve face à un tableau caché dans un mur, qui représente le cardinal de Richelieu sur son lit de mort, devant lequel on lui explique que "l’immortalité conduit à la mortalité".
Dans l’épreuve du mot, le nouveau membre de l’Académie française se voit attribuer définitivement un mot du dictionnaire, sur lequel il doit ensuite disserter. Le mot ne peut être choisi que dans le cahier du dictionnaire révisé à ce moment-là par les académiciens, ce qui mène à des choix parfois absurdes.
Marc Lambron raconte que ses futurs confrères académiciens anarchistes et farceurs. L’écrivain et parolier à succès Jean-Loup Dabadie se voit gratifié de "Retard", l’historien de l’art Jean Clair a "Réticence", Alain Decaux "Faner" et Jules Hoffmann, biologiste, doit composer avec "Rôdeur".
En savoir plus sur l’Académie française.