Le Maine Libre publie aujourd’hui un entretien exclusif de l’un des six volontaires hospitalisés lors de l’essai thérapeutique qui a fait un mort à Rennes. Il demande des comptes au centre de recherches Biotrial de Rennes.
L’un des six volontaires raconte son calvaire dans un entretien exclusif accordé au journal Le Maine Libre et publié aujourd’hui. Il affirme qu’il ne pouvait plus ni bouger ni parler. Âgé de 42 ans, ce Sarthois souffre encore des séquelles neurologiques de cet essai clinique conduit par le centre de recherche Biotrial.
L’homme avait été admis dans un état grave à l’unité de soins intensifs neurovasculaires du centre hospitalier de Rennes avec cinq autres patients qui ont subi les tests la même molécule au centre de recherches Biotrial. L’un d’eux est décédé le 17 janvier.
L’homme se dit en colère, notamment après avoir entendu le responsable de Biotrial qui disait que "ce n’était pas leur faute". "Ils ont fait des erreurs. Pourquoi a-t-on pris le traitement un jour de plus, alors que la première victime était déjà hospitalisée ?", interroge-t-il.
Le volontaire assure avoir encore des vertiges et des malaises s’il reste plus de dix minutes debout et voir toujours double. "Les médecins ont espoir que ça reviendra dans six mois ou un an. Mais ils ne sont pas sûrs", raconte-t-il au Maine Libre.
Le centre de recherches Biotrial à Rennes menait ces essais thérapeutiques pour le compte du laboratoire portugais Bial. Le volontaire faisait partie d’un groupe de huit autres personnes, dont deux allaient prendre un placebo. La molécule en question était destinée à soulager l’anxiété.
L’homme a dit ses symptômes aux médecins et infirmiers qui lui ont alors administré du Doliprane. Mais le lendemain, les choses se sont aggravées. "J’avais encore plus mal à la tête, et c’était noir sous mes paupières. Un médecin m’a donné une poche de glace et encore du Doliprane", se souvient-il.
Le 13 janvier, quand il s’est levé, il avait des étourdissements et était pratiquement aveugle. Il a voulu prendre une douche, mais n’y était pas arrivé. "Quand j’ai voulu ranger mes affaires dans le vestiaire, je suis tombé", poursuit-il.
Le 14 janvier, les médecins disent à sa compagne : "Ça serait bien que vous emmeniez les enfants, on ne sait jamais", explique celle-ci au Maine Libre. Des animaux ont également fait partie de l’essai, mais "ils n’ont pas dit la vérité sur les chiens. Si j’avais su que des chiens étaient morts, je n’aurais pas risqué ma vie pour 1 900 euros. Je n’aurais pas signé", a-t-il conclu. L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a relevé des "manquements majeurs" dans un rapport publié début février, rappelle TF1.
La Flèche. Cobaye pour Biotrial il a frôlé la mort [EXCLUSIF] https://t.co/1paxdDesCR #Sarthe pic.twitter.com/vvLdW2AFgz
— Le Maine Libre.fr (@lemainelibre) 29 février 2016