Face à la fragilisation de l’offre de soins dans les petites villes, l’Association des petites villes de France (APVF) sollicite l’aide de l’État pour mettre fin aux "déserts médicaux" dans ces territoires.
Publié mardi 9 février, le rapport de l’APVF qui représente les communes de 2 500 à 25 000 habitants pointe les déserts médicaux dans les petites villes. L’association expose plusieurs recommandations en vue de la réunion de la grande "Conférence santé", à l’initiative de Marisol Touraine à compter de ce jeudi 11 février.
Les problèmes évoqués par l’association
Les difficultés concernent plusieurs points, dont l’absence de relève face au vieillissement des médecins. "Dans certains bassins de vie, 100 % des généralistes ont plus de 55 ans", précise Erwann Calvez, chargé de mission à l’APVF. D’emblée, 70% des maires sondés affirment que les médecins de leur municipalité partant à la retraite ont eu du mal à trouver un remplaçant.
La situation est encore plus compliquée pour les spécialistes ne pratiquant pas de dépassement d’honoraires. Le rapport cité par Le Monde dénonce par ailleurs une "spirale négative" dans les petites villes, confrontées à la fermeture de services hospitaliers dans leur ville ou aux alentours. Les services d’urgence et les maternités sont les plus frappés et le phénomène risque de s’intensifier dans un contexte de redressement des comptes publics.
Les solutions à mettre en place pour remédier aux déserts médicaux
Comme solution, l’APVF réclame une régulation de l’installation des médecins sur le territoire par la loi ou par la convention régissant les relations des médecins avec l’Assurance-maladie, tout en prenant en compte les bassins de vie. "La renégociation de la convention de l’Assurance-maladie en 2016 peut donner un nouveau cadre", espère Erwann Calvez.
L’association soutient en outre la création de "territoires prioritaires de santé". Ces derniers pourraient bénéficier de mesures incitatives pour l’installation des médecins. Ils profiteraient également d’un soutien au financement de certaines activités ou l’implantation de certaines structures, tels que des centres de santé. Enfin, l’APVF propose l’élaboration d’un conventionnement, piloté par l’Agence régionale de santé et les conseils territoriaux de santé. Cette initiative donnerait aux médecins qui souhaitent prendre leur retraite la possibilité de continuer à exercer à tiers-temps.
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