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Le nombre de procédures concernant des dossiers terroristes a "plus que doublé", passant de 109 à 220 en un an, a annoncé le procureur de la République de Paris, François Molins.
Dans la soirée du lundi 18 janvier, le procureur de la République de Paris, François Molins, a annoncé que sur un an le nombre de procédures concernant les dossiers terroriste a "plus que doublé". Après les attaques de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’Hyper Casher, en janvier 2015, 220 enquêtes sont en cours, 107 instruites par des juges d’instruction spécialisés et 113 diligentées par le parquet de Paris, a-t-il détaillé lors de l’audience solennelle de rentrée du tribunal de grande instance de Paris.
Actuellement, 725 personnes sont dans le viseur de la justice, précise François Molins. Parmi ces suspects, 243 ont été mis en examen, les autres sont recherchés et font l’objet de mandat d’arrêt ou de mandat de recherche. Selon les données révélées par le procureur, près de 1 833 Français sont actuellement impliqués dans les filières djihadistes en Syrie et en Irak. Dans le détail, 597 se trouvent actuellement dans ces deux pays, 734 ont manifesté des aspirations de départ, les autres sont en transit pour partir ou revenir de cette zone, a précisé le procureur.
Face à ce nombre croissant de procédures de dossiers terroristes, François Molins a annoncé qu’un magistrat de la section antiterroriste du parquet de Paris a été désigné pour travailler spécifiquement sur la question du financement du terrorisme. Néanmoins, il a reconnu que "certaines imperfections restent à corriger" dans la lutte contre le terrorisme.
Une future loi, actuellement soumise à l’examen du Conseil d’Etat, destinée à renforcer les pouvoirs du parquet devrait permettre d’élargir l’autorité des procureurs dans la lutte contre le terrorisme. En effet, grâce à cette loi, les procureurs pourront recourir aux perquisitions de nuit chez les particuliers, de mettre des suspects sur écoute ou de filmer des lieux privés. Ces mesures devront être prises avec l’accord du juge des libertés et de la détention.