La lutte contre la maigreur excessive s’est concrétisée. Les députés français ont adopté jeudi une loi allant dans ce sens en rendant obligatoire un certificat médical et la mention "photo retouchée" le cas échéant.
L’Assemblée nationale a tranché sur la décision à adopter dans la lutte contre la maigreur excessive des mannequins.
Six mois d’emprisonnement et 75 000 d’euros d’amende pour toute transgression
Il est stipulé dans le texte voté par les députés français jeudi que l’activité considérée doit être accompagnée par la délivrance d’un certificat médical. Celui-ci attestera que "l’état de santé du mannequin, évalué notamment au regard de son indice de masse corporelle, est compatible avec l’exercice de son métier", est-il indiqué dans la résolution adoptée à la Chambre basse. Toute personne qui enfreindrait cet article risque six mois d’emprisonnement en plus d’une amende de 75 000 euros.
La mention "Photographie retouchée" obligatoire
Une précédente version du texte avait mis l’accent sur une mesure visant à soumettre l’activité de mannequin à un indice de masse corporelle (IMC) minimal afin de lutter contre la maigreur excessive. Cette proposition a finalement été abandonnée pour laisser sa place au médecin du travail et étendre l’examen à d’autres paramètres comme la morphologie, l’histoire alimentaire, ou encore la recherche d’absence de menstruation. Une autre mesure concernant les photographies des mannequins a par ailleurs été adoptée par les députés. La mention "Photographie retouchée" doit figurer sur les images dont l’apparence corporelle a été modifiée "afin d’affiner ou d’épaissir la silhouette".
La proposition sur le délit d’incitation à la maigreur excessive supprimée fin novembre
En mars dernier, le projet de loi santé était additionné par une proposition sur le délit d’incitation à la maigreur excessive, qui visait notamment les sites internet dits "pro-ana" (pro-anorexie). Cette infraction ayant suscité une réaction hostile des professionnels et des associations de prévention et de lutte contre les troubles alimentaires devait être passible d’un an de prison et 10 000 euros d’amende. Elles avaient surtout estimé l’urgence d’améliorer la prise en charge de ces troubles très complexes. L’amendement avait finalement été abrogé fin novembre.