Deux agents de sécurité accusent l’aéroport d’Orly de licenciement abusif. D’après leurs dires, le motif de leur renvoi était le port de la barbe.
Le port de barbe comme motif de renvoi
Bachir, 28 ans, et un autre ancien agent de sécurité de l’aéroport d’Orly, tous deux de confession musulmane, auraient été victimes de licenciement abusif. Ils reprochent à la société Securitas de les avoir renvoyés en raison de leur pilosité faciale. Bachir se rappelle que sa hiérarchie lui avait refusé l’accès à son travail de contrôle des passagers avant embarquement. Dans un courrier, il lui a été expliqué qu’il ne pouvait effectuer son travail pour ne pas avoir respecté le " référentiel vestimentaire ", qui comprend des "barbes, boucs ou moustaches courts, taillés, soignés et entretenus".
Dans sa défense pourtant, Bachir rappelle que sa barbe était juste comme il fallait. Elle "était dégradée, avec une petite longueur de 2-3 cm au niveau du menton. Je n’ai jamais vu un musulman avec un dégradé pareil ! Moi, c’était pour la mode, façon hipster, pas pour la confession !". L’employé a donc décidé de porter plainte pour discrimination. Son licenciement a suivi avec pour motifs : le non-respect du règlement intérieur, "les bavardages et les retards et absences".
Une radicalisation de l’entreprise
Il en est de même pour l’autre employé du nom de Bechir, 34 ans. Il aurait été mis à la porte de la société Securitas pour "inaptitude médicale" en rapport avec une hernie discale. Il est cependant convaincu que l’entreprise l’a renvoyé à cause du fait qu’il portait la barbe. L’homme occupait le poste de chef d’équipe et il assure que ses supérieurs hiérarchiques lui avaient demandé de "surveiller" les salariés musulmans, pour voir s’ils "faisaient la prière" pendant les pauses. L’avocat des deux employés constate une "radicalisation de l’entreprise" concernant cette affaire. "Certaines entreprises commencent à avoir un comportement problématique", s’inquiète Me Moutet.
Le port de barbe était un élément supplémentaire de licenciement
De son côté, la direction de l’entreprise Securitas nie en bloc ces accusations. Michel Mathieu, le patron de la filiale française de la société suédoise Securitas se dit déçu par le fait que les employés fassent "des amalgames" à partir d’une procédure de licenciement "tout à fait classique". Il explique notamment que le renvoi des deux salariés a été décidé en raison de "plusieurs manquements graves" aux règles de la société. Le responsable n’a cependant pas précisé quels ont été précisément ces règlements enfreints. D’après lui, le port de la barbe est un "élément supplémentaire", mais "pas un élément essentiel" dans ces licenciements. Il a notamment souligné qu’en tant que société de sécurité privée, Sécuritas était prise pour cible concernant "l’infiltration de salariés radicalisés". Pour cela, l’entreprise avait déclaré ne pas avoir le droit à l’erreur par rapport aux comportements de ses salariés.
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