La France subit une déficience de médicaments dans la mesure où le nombre de traitements en rupture de stock a été multiplié par dix entre 2008 et 2014.
La situation est alarmante. Chaque jour, un manque de 5 % des médicaments est enregistré dans les officines, qui font de leur mieux pour s’organiser afin de freiner le phénomène.
Aucun accident mortel à déplorer
Depuis 2008, le nombre de médicaments manquants en France a connu un bond en étant multiplié par 10. Fin novembre, l’absence de 170 références était constatée dans les officines de l’Hexagone, fait savoir l’Ordre des pharmaciens. Chaque jour, 5 % des médicaments se trouvent en rupture de stock. Fort heureusement, les pénuries, dont la durée moyenne est de 94 jours, touchent uniquement les traitements importants appelés "médicaments d’intérêt thérapeutique majeurs" (MITM). Jusqu’à aujourd’hui, aucun accident mortel n’a été recensé.
Les causes de la pénurie
La pénurie de médicaments en France s’explique avant tout par la consolidation et la délocalisation de la production. Certains principes actifs, comme l’aspirine, ne sont plus fabriqués que sur un seul site, souvent en Asie, même lorsqu’ils sont utilisés par plusieurs laboratoires concurrents. La qualité de la production est également mise en cause avec une dégradation de celle-ci, précise l’Agence du médicament, l’ANSM. Cette conjoncture provoque une hausse des médicaments retirés du marché. La mondialisation est également citée comme l’un des facteurs favorisant la déficience, car les pays émergents recourent de plus en plus aux traitements alors que les volumes de production n’arrivent pas toujours à suivre.
Les mesures mises en place
Afin de combattre ces pénuries, l’Ordre des pharmaciens a mis en place la plateforme informatique DP-rupture déjà utilisée par 3000 officines. L’objectif de ce logiciel attendu dans 16 000 pharmacies en 2016 est de communiquer automatiquement à l’industriel le ou les médicaments manquants. "Avec cette plateforme, on n’évite pas la pénurie, mais on fait circuler l’information plus vite. En anticipant les ruptures d’approvisionnement, les pharmacies seront mieux à même de les résoudre", explique Isabelle Adenot, présidente de l’Ordre des pharmaciens sur le récit du Figaro. Les industriels sont également appelés à apporter leur contribution par d’autres mesures adoptées il y a quelques jours dans le cadre de la loi de santé. Ils seront désormais sollicités à présenter un plan de gestion des pénuries pour les médicaments d’intérêt majeur. Enfin, les grossistes répartiteurs ne seront plus autorisés à exporter des produits dont ils ne disposent pas de stock suffisant.
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