Illustration - SIPA
Une étude réalisée par la Fondation Abbé Pierre révèle qu’environ 4,5 millions de personnes majeures vivaient chez leurs parents en 2013. Parmi ceux-ci, 1,3 million ont plus de 25 ans et correspondent donc à la situation des "Tanguy".
La Fondation Abbé Pierre a récemment publié un rapport basé sur la "face cachée de ces jeunes en hébergement contraint chez leurs parents". Le résultat est sans appel : 4,5 millions de jeunes majeurs sont contraints de vivre chez leurs parents ou leurs grands-parents en France. Cette étude réalisée à partir des résultats de l’enquête nationale Logement 2013 de l’Insee, met au jour le phénomène "Tanguy" : film sorti en 2011 relatant un jeune homme de 28 ans qui ne veut pas quitter le rassurant foyer familial.
Selon ce rapport parmi les 4,5 millions de personnes majeures qui habitent chez leurs parents, 1,3 million a plus de 25 ans, soit près d’un tiers et 480 000 ont plus de 35 ans, soit 10%. Parmi l’ensemble des jeunes hébergés, 44% sont élèves, étudiants ou en stage ou formation non rémunérés, mais 32% sont en emploi ou apprentissage rémunéré (soit près de 1,5 million de personnes), et la proportion passe à 55% pour les 25-34 ans. 18% sont au chômage.
L’étude montre que 925 000 de ces jeunes ont déjà vécu plus de trois mois dans un logement indépendant avant de revenir au domicile parental, et plus d’un an pour les deux-tiers. Le nombre de jeunes de plus de 25 ans qui reviennent au domicile parental faute de logement autonome a augmenté de 20% entre 2002 et 2013, passant de 282 000 à 339 000.
Pour autant, près d’un million de ces jeunes déclarent souhaiter quitter le domicile familial s’ils en avaient les moyens. En effet, ces retours au cocon familial sont la conséquence d’une perte d’emploi, d’un problème financier, d’un problème de logement ou d’une rupture amoureuse. Pour 86% des 35 ans et plus, il s’agit d’importants soucis financiers et sociologiques.
Ce phénomène tend à se répandre à cause de la situation précaire de l’emploi et à la crise du logement, renchérit la Fondation. "Bas salaires, temps partiels subis, précarité des contrats de travail, sont autant d’obstacles pour voir son dossier accepté dans le parc locatif privé où les garanties exigées par les propriétaires sont souvent hors d’atteinte", explique-t-on dans le rapport.
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