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Onze jours après les attentats de Paris, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Anouar Kbibech a annoncé la mise en place d’une "habilitation" des imams pour promouvoir "un islam tolérant et ouvert" en France.
Cette "certification" qui sera remise par le CFCM devrait permettre une vérification des connaissances théologiques ainsi que l’adhésion aux valeurs républicaines et la signature d’une "charte de l’imam" en cours d’élaboration, a indiqué le président de l’instance représentative des mosquées.
Une sorte de "permis de conduire"
Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Anouar Kbibech, a en effet affirmé ce mardi qu’une "habilitation" des imams pour promouvoir "un islam tolérant et ouvert" en France sera mise en place. Cette annonce a été faite à la sortie d’une réunion au ministère de l’Intérieur. Toutefois, rien n’indique à ce stade que cette habilitation sera obligatoire pour recruter un imam. Cette habilitation sera une sorte de "permis de conduire", prévoyant "une possibilité de retrait", a souligné Anouar Kbibech avant d’ajouter que "retirer l’habilitation permettrait de mettre les mosquées devant leurs responsabilités".
La charte de l’imam
Le président du CFCM a en outre déclaré qu’une "charte de l’imam" qui sera un "engagement de chaque imam sur un certain nombre de points forts" notamment "des éléments de discours pour qu’ils puissent propager un islam ouvert, tolérant" et "respectueux des lois de la République" est en cours d’élaboration. Il a également assuré la mise en place prochaine d’un "conseil religieux". Ce dernier aura pour tâche d’"élaborer ce discours alternatif" afin d’ébranler tout l’argumentaire utilisé par les organisations terroristes et djihadistes pour recruter "nos" jeunes.
Le CCFM déterminé à prendre ses responsabilités
Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a quant à lui renforcé à l’issue de cette rencontre la "volonté du gouvernement de tout faire pour que les prêcheurs de haine" soient mis "hors d’état de nuire". Le CFCM est résolument décidé à prendre ses responsabilités, notamment en ce qui concerne le "suivi sur le plan théologique" des imams, insisté son président. Enfin, Anouar Kbibech a conclu en réitérant sa "condamnation sans appel" de "groupuscules" à l’origine des attentats.