Illustration/SIPA
Les premiers policiers à avoir pénétré en premier au Bataclan, une heure avant la BRI (Brigade de recherche et d’intervention), sont un commissaire de la brigade anti-criminalité et son adjoint.
En entendant les coups de feu, le commissaire de la brigade anti-criminalité et son adjoint sont immédiatement entrés dans la salle de spectacle du Bataclan. En entrant, c’est le silence qui les accueille. Les terroristes les attendent bien tapissés dans un coin avec leurs armes de guerre.
Comme la version d’autres témoins directs entrés en premier au Bataclan après le carnage, le commissaire confirme le spectacle de centaine de corps jonchés par terre. Il n’y eut ni pitié ni aucune distinction : le but était de tuer le maximum de personnes.
Une fois arrivée au niveau de la grande salle du Bataclan, ils font face à un terroriste sur la scène. Celui-là tenait un otage ; il lui servait de bouclier. Ils avancent, leur vis-à-vis les ordonne immédiatement de se mettre au sol. Les deux policiers font en sorte de faire semblant d’obéir et l’approchent de manière à avoir une bonne distance de tir, afin d’être certain de le mettre hors d’état de nuire dès les premiers tirs. Parce qu’avec la kalachnikov qu’il détient, en cas de raté la réplique risque d’être fatale, sans oublier l’exécution de l’otage.
Il fallait s’armer de sang froid et agir très vite, raconte le commissaire. A chaque temps perdu les terroristes risquent d’abattre des otages. Armes de poing contre armes d’épaule ; pistolet contre AK-47… Le commissaire réussit à neutraliser son cible…
"Avec le recul je sais qu’on a sauvé des dizaines, peut être des centaines de vies mais il y a aussi un sentiment de frustration et de révolte puisqu’on aurait pu, on aurait voulu en sauver encore plus...", conclut l’homme de loi. Un récit d’héroïsme.