Jawad Bendaoud a affirmé en direct sur BFMTV, lors de son arrestation, avoir simplement "rendu service" en mettant ce logement à disposition pour une durée de "trois jours".
Jawad Bendaoud, l’homme qui a fourni aux terroristes des attentats du 13 novembre l’appartement de la rue du Corbillon à Saint-Denis, a été placé en garde à vue prolongée depuis hier, rapporte Le Figaro. Lors de son arrestation, filmée en direct par BFMTV, il avait déclaré avoir simplement "rendu service" en mettant ce logement à disposition pour une durée de "trois jours".
L’étrange loueur expliquait avoir dit aux terroristes des attentats du 13 novembre qu’il n’y avait pas de matelas, mais ils lui ont répondu "c’est pas grave". "Ils voulaient juste de l’eau et faire la prière", a détaillé Jawad Bendaoud. Depuis, il fait l’objet de railleries sur Internet pour sa suposée naïveté.
Car Jawad Bendaoud est surtout décrit dans son quartier comme "un chef de rue" dans son quartier et un peu partout à Saint-Denis. En 2008, il avait été condamné à huit ans de prison pour avoir tué à coups de hachoir un adolescent pour une banale histoire de téléphone portable !
La rue Corbillon, celle de Jawad Bendaoud est mal famée. "Il est à la fois bête, violent et dangereux", explique-t-on à la mairie de Saint-Denis, où l’incroyable audace du malfrat devant la télévision a fait rire jaune et a choqué les habitants de Saint-Denis.
Les enquêteurs pensent que la cousine d’Abdelhamid Abaaoud a négocié avec lui mardi, cinq jours après les attentats du 13 novembre pour obtenir ce logement. Hasna Aït Boulahcen aurait organisé la récupération de deux hommes, dont son cousin, cachés à Aubervilliers dans une zone d’entrepôts, avec beaucoup de prudence.
Hasna Aït Boulahcen serait allée les chercher dans une voiture pour les amener jusqu’au 8, rue du Corbillon. C’est au troisième étage de cet immeuble délabré du centre-ville de Saint-Denis, où était géolocalisé le téléphone de la jeune femme, que l’assaut sera donné la nuit suivante.
On compte 38 logements dont 10 squats autour de la cour intérieure. L’appartement occupé par les terroristes du 10 novembre était doté d’une porte blindée. Celle-ci a rendu difficile le travail de la police. L’appartement n’était pas un squat.