SIPA
Selon Emmanuel Macron, les terroristes ont réussi à nourrir la violence sur le "terreau de la défiance". Le ministre de l’Économie pense que la société française devrait assumer une "part de responsabilité".
Samedi, Emmanuel Macron, le ministre de l’Économie, a abordé le sujet des attentats du 13 novembre et du djihadisme, rapporte le site 20minutes.fr. Il a déclaré que "le terreau sur lequel les terroristes ont réussi à nourrir la violence et détourner quelques individus, c’est celui de la défiance". Par conséquent, la société française devrait assumer "une part de responsabilité".
Emmanuel Macron a déploré la disparition de l’idéal républicain de mobilité sociale lors de l’université du groupe social-démocrate "Les Gracques", huit jours après les attentats du 13 novembre revendiqués par le groupe Etat islamique.
"Nous avons progressivement abîmé cet élitisme"
Emmanuel Macron a noté qu’au cœur de la société française, il y a un pacte d’égalité, une société où l’égalité prévaut beaucoup plus que dans d’autres économies et d’autres sociétés, en particulier anglo-saxonnes.
Mais la société française a progressivement abîmé cet élitisme ouvert républicain qui permettait à chacune et chacun de progresser. "Nous avons arrêté la mobilité, a regretté Emmanuel Macron. "Nous sommes une société où nous avons construit la capacité à fermer la porte", d’après son analyse.
"C’est la folie des hommes"
Emmanuel Macron a évoqué le fait que "quelqu’un sous prétexte qu’il a une barbe ou un nom à consonance qu’on pourrait croire musulmane, a quatre fois moins de chances d’avoir un entretien d’embauche qu’un autre".
Mais le ministre de l’Économie a tempéré ses propos en précisant qu’il n’était pas en train de dire que tous ces éléments sont la cause première du djihadisme. "C’est la folie des hommes, et l’esprit totalitaire et manipulateur de quelques-uns. Mais il y a un terreau, ce terreau est notre responsabilité", a encore dit Emmanuel Macron.