Illustration - SIPA
Il s’agit d’une déclaration du professeur Denis Safran, médecin-chef de la BRI. Il est entré au Bataclan vendredi soir alors que les coups de feu s’échangeaient encore.
Le professeur Denis Safran est entré au Bataclan avec la première colonne d’unité d’intervention. Dès leurs premiers pas dans la salle, le spectacle de corps sans vie jonchant le sol est immédiat. Au fur et à mesure qu’ils s’enfoncent à l’intérieur de la salle, les morts deviennent de plus en plus nombreux. Une fois au niveau de la grande salle et de la fosse, les blessés s’entassaient par dizaine les uns sur les autres. "Je baignais dans le sang", dit-il.
Il était submergé. Les blessés étaient tellement nombreux qu’il avait juste le temps de prodiguer l’essentiel de premier soin sur chaque cas, afin de pouvoir secourir le plus possible. Lorsque qu’une certitude de sécurité était acquise, ordre était donné à ceux qui étaient capable de se mouvoir d’aller sortir.
Interrogé s’il avait également soigné des membres de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention), il affirme qu’il était tellement submergé qu’il ne savait pas qui il était en train de soigner. C’est à peine s’il a pu donner le détail d’un policier de la BRI blessé à la main que ses camarades ont évacué.
Le médecin affirme cependant que malgré ces durs moments de vendredi, ses 42 années d’expérience ont pris le dessus. Il affirme qu’il est intact psychologiquement, mais c’est par contre au niveau de la forme physique qu’il ressent un peu de fatigue du fait du manque de sommeil.