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Dans une longue interview accordée au Monde ce mercredi, Nicolas Sarkozy pointe les failles du gouvernement depuis l’attentat de Charlie Hebdo tout en saluant toutefois "un revirement inattendu, inédit et spectaculaire de la politique de sécurité" de François Hollande.
L’ancien président Nicolas Sarkozy est revenu ce mercredi dans un entretien accordé au Monde sur les attentats qui ont secoué Paris en évoquant les leçons à retenir.
"Trop de temps a été perdu"
Le président du parti les Républicains a insisté sur l’importance des paroles, des textes, mais surtout des actes. L’ancien président pointe notamment des "failles" dans notre dispositif de sécurité. Selon lui, "trop de temps a été perdu", car les attentats de Charlie Hebdo datent d’il y a près d’un an. Pour Nicolas Sarzoky, toutes les conséquences n’ont pas été tirées après les attentats du mois de janvier.
Le "pacte de sécurité salué par Nicolas Sarkozy
Cependant, le chef de l’opposition semble approuver le "pacte de sécurité" présenté lundi par François Hollande devant le Congrès. "Nous avons assisté à un revirement inattendu, inédit et spectaculaire de la politique de sécurité de ce gouvernement ainsi que de sa politique étrangère", a-t-il reconnu avant d’ajouter "je le salue, car c’est un début d’alignement sur ce que nous demandons depuis des mois". Nicolas Sarkozy a cité en particulier la déchéance de nationalité des binationaux et la présomption de légitime défense pour les policiers et les gendarmes.
Vers la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les attentats
Toutefois, Nicolas Sarkozy n’a pas l’intention d’accorder un blanc-seing à François Hollande. Parce que l’attitude de l’opposition républicaine se doit d’être constructive, le patron des Républicains demandera à un groupe parlementaire de "notre famille politique" de constituer un observatoire pour suivre la mise en œuvre de toutes les annonces du président et d’en rendre compte régulièrement. Il "faudra sans doute passer par la création d’une commission d’enquête parlementaire" sur les attentats, a-t-il ajouté.
"Rien ne sera possible sans l’accord de l’opposition"
En ce qui concerne la prolongation de l’État d’urgence, Nicolas Sarkozy a assuré que son parti votera pour et n’exclut pas le soutien du projet de révision constitutionnelle porté par l’exécutif. "Sur le principe, je ne suis pas contre, mais tout dépendra de ce qu’il y aura dedans. Nous regarderons son contenu avec pragmatisme. Si cela permet de renforcer la sécurité immédiate des Français, nous la voterons", a-t-il confié. Le président du parti les Républicains a terminé son interview au Monde en soulignant que "rien ne sera possible sans l’accord de l’opposition".