Geert Vanden Wijngaert/AP/SIPA
Après les attentats à Paris, le gouvernement s’attend aux pires et n’exclut pas les attaques aux gaz neurotoxiques. Le service de santé des armées va ainsi approvisionner les hôpitaux en antidote avant la COP21.
Les attentats terroristes perpétrés à Paris précédant la prochaine grande conférence sur le climat (COP21) ont poussé le gouvernement à employer les grands moyens. Dimanche, un décret a été publié au Journal Officiel indiquant que le Service des armées va approvisionner les services d’aide médicale urgente en sulfate d’atropine, un antidote aux gaz neurotoxiques.
Selon une source gouvernementale, les autorités se préparent aux pires, particulièrement à des attaques aux gaz neurotoxiques. L’arrêté du 14 novembre 2015 autorise notamment l’"utilisation de sulfate d’atropine, solution injectable 40 mg/20 mL PCA antidote des neurotoxiques organophosphorés". Fabriqué par la Pharmacie centrale des armées, le sulfate d’atropine est le seul antidote efficace pour la prise en charge des personnes exposées à des risques neurotoxiques. En clair, le sulfate d’atropine est injecté aux personnes ayant été en contact avec du gaz sarin, du Vx ou du Tabun.
"Le risque d’attentats terroristes et le risque d’exposition aux neurotoxiques organophosphorés constituent des menaces sanitaires graves qui appellent des mesures d’urgence", stipule le décret.
"Il convient de prendre toute mesure utile en cas d’exposition d’un nombre potentiellement important de victimes", souligne le décret.
L’approvisionnement des établissements français en atropine sera réalisé par l’Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS).
L’arrêté précise les raisons et le contexte de publication :
"1. L’accueil sur le territoire français de la 21e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique de 2015 (COP21/CMP11) du 30 novembre au 11 décembre 2015.
2. L’accueil sur le territoire français d’un sommet de chefs d’Etat, préparatoire à la COP21, le 29 novembre 2015
3. Le risque d’attentats terroristes et le risque d’exposition aux neurotoxiques organophosphorés constituent des menaces sanitaires graves qui appellent des mesures d’urgence
4. Aucun autre médicament adapté à la prise en charge en urgence n’est à ce jour autorisé en cas d’exposition de personnes à des neurotoxiques organophosphorés (insecticides organo-phosphorés, neurotoxiques de guerre et carbamates, médicaments parasympathomimétiques ou cholinomimétiques) et qu’il convient de prendre toute mesure utile pour prévenir les atteintes graves pour la santé, en cas d’exposition d’un nombre potentiellement important de victimes à des neurotoxiques organophosphorés".