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Après les attentats de Paris, le gouvernement compte mettre en place des mesures visant à contrôler les djihadistes Français de retour de Syrie ou d’Irak. Ces derniers pourraient être assignés à résidence.
Trois jours après les attentats de Paris, François Hollande s’est exprimé devant les parlementaires réunis en Congrès, lundi 16 novembre, à Versailles (Yvelines). Le président de la République a fait plusieurs annonces durant son discours : révision de la Constitution, moyens renforcés pour la police, la justice et la défense, mise en place d’une coalition internationale... Une source gouvernementale a en outre révélé que l’exécutif prendra des mesures spéciales à l’encontre des djihadistes Français de retour de Syrie ou d’Irak.
Le gouvernement veut que ces Français puissent se voir imposer "des conditions de surveillance draconiennes à leur retour", comme une "assignation à résidence". Ces Français, potentiellement impliqués dans "des filières djihadistes syro-irakiennes", doivent en outre être soumis au préalable à un "visa de retour" pour revenir sur le sol national. Concrètement, "ils devront solliciter une autorisation et l’administration fixera les conditions du retour, date, point d’entrée et moyen de transport emprunté. Le fait de ne pas respecter cette formalité sera constitutif d’un délit", précise une source gouvernementale.
Créer de tels dispositifs implique "une révision de la Constitution", souligne cette source. Cette révision, qui sera soumise à un vote définitif à la majorité des 3/5e du Parlement, a été évoquée par François Hollande lui-même lors de son discours.
Enfin, cette même source révèle également que certains Français "impliqués dans les filières djihadistes syro-irakiennes" font "régulièrement le trajet aller-et-retour" entre la France et la Syrie. Pourtant, "ce droit inaliénable au retour de gens dangereux fait peser un risque de sécurité important". Parmi eux, il y a "des ’repentis’ du djihad dont il est difficile de mesurer la sincérité". Selon cette source, près de 1 000 Français ou résidents en France "sont connus pour être allés en Syrie ou en Irak". "Si 142 d’entre eux y sont morts, 588 d’entre eux y sont toujours et 247 ont quitté la Syrie et l’Irak".