ALCALAY SARAH/SIPA
L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) et l’Insee ont rendu publique leur neuvième enquête annuelle de "victimation" portant sur l’année 2014. Un des points les plus frappants : plus d’un million de femmes ont été victimes de violences en 2014.
L’enquête de "victimation" menée par l’ONDRP et l’Insee, publiée ce vendredi 13 novembre, consiste à interroger individuellement les Français sur les faits de délinquance dont ils disent avoir été victimes. Selon leurs instigateurs, le "reflet exact" de l’insécurité ressentie, ou non, par la population.
L’un des résultats les plus inquiétants a été la violence faite aux femmes. En effet, en 2014, la barre du million de femmes victimes a été franchie. Entre 2013 et 2014, 508 000 femmes ont été victimes de violences physiques ou sexuelles en dehors de leur foyer. A ce chiffre, s’ajoutent les 578 000 femmes qui ont subi les mêmes faits de la part de leur conjoint ou ex-conjoint. Soit une hausse de 10,9% environ depuis la période 2010/2011. Dans un cadre plus large, le nombre de personnes adultes disant avoir été victimes de violences physiques ou sexuelles, en 2014, "est supérieur à deux millions", observe l’ONDRP. Face à cette hausse pourtant le taux de plainte est souvent très bas (de l’ordre de 25%). Seules 10% des femmes victimes acceptent de déposer plainte.
Les autres chiffres de la délinquance
Si les violences envers les femmes montrent une hausse, les vols avec violence sont en baisse. En 2014, 178 000 personnes âgées de 14 ans et plus se sont dits victimes de ce type de faits. En 2012, elles étaient 270 000 à prétendre avoir subi le même sort. Soit une baisse de 34%. A côté 568 000 ménages ont été victimes de cambriolages en 2014, soit une hausse de 4,79%. C’est le chiffre le plus haut atteint depuis 2006. L’Insee et l’ONDRP ont également relevé que les français sont plus préoccupés par le terrorisme que la délinquance. 17,7% d’entre eux redoutent que les attentats de Charlie-Hebdo et de l’Hyper Casher se reproduisent.
Enfin, le sentiment d’insécurité est stable. En 2014, 21,1% des personnes de 14 ans ou plus ont indiqué qu’il leur arrivait de "ressentir de l’insécurité dans leur quartier ou leur village". En 2011, ce chiffre était de 20,7 %.