Pour favoriser "l’attractivité de l’exercice médical" auprès des jeunes, la ministre de la santé Marisol Touraine a décidé d’instaurer des primes. Une note salée pour l’Etat sachant qu’elle nécessite une enveloppe de 250 millions d’euros.
Le nouveau plan de Marisol Touraine
Les tensions montent de plus en plus dans les hôpitaux publics dans la crainte d’un manque prochain d’effectif. Dans ce sens, la ministre de la Santé a présenté un ensemble de mesures et d’applications, valable pour le début de l’année 2016. Ces actions auront pour but de renforcer "l’attractivité de l’exercice médical" au sein des hôpitaux, principalement auprès des jeunes.
"Il s’agit de répondre aux attentes des jeunes et de faire face au déficit démographique de certaines spécialités, comme les anesthésistes et les chirurgiens, et d’aider certains établissements à recruter", a fait valoir Marisol Touraine. Même si, le gouvernement français n’a pas accédé aux requêtes sur la hausse du budget 2016 de la Sécu ainsi que la hausse des salaires, ces nouvelles mesures pourraient faire la différence. Le plan prévu par Marisol Touraine prévoit plutôt différentes primes
Les détails des primes
La première prime consisterait à encourager les jeunes à se tourner vers les formations spécialisées en "tension", ou à choisir les établissements qui ont des difficultés à recruter. Le chèque sera accompagné d’une promesse d’accélération de carrière après cinq années dans la profession. Pour cette première étape, l’Etat français entend séduire 3000 jeunes.
La deuxième prime sera versée aux médecins qui acceptent de pratiquer dans plusieurs hôpitaux publics. En tout, cette prime est évaluée à 250 millions d’euros, à l’horizon 2019. "L’essentiel sera financé grâce aux économies réalisées sur les dépenses d’intérim" qui vont baisser, d’après Marisol Touraine. Ainsi, "quelques dizaines de millions d’euros seulement resteront à la charge des hôpitaux", d’après la ministre de la Santé qui espère que les postes vacants vont être remplis par les praticiens hospitaliers attirés par les primes.
Des mesures qui satisfont tout le monde
L’une des mesures les plus attendues par les jeunes sont les droits sociaux des différents statuts. Difficilement chiffrables, ils devraient être alignés à la hausse sur le statut du praticien hospitalier.
Le syndicat semble approuver ce nouveau plan de la ministre de la Santé. "Ces mesures, attendues, sont conformes aux demandes exprimées par notre génération", ont déclaré communément les syndicats des étudiants en médecine Anemf, des internes Isni et Isnar-IMG, et des chefs de cliniques ISNCCA. Du côté des syndicats seniors, l’enthousiasme est partagé. "Évidemment, nous voudrions des mesures pour tous les praticiens, mais ces primes représentent une porte ouverte pour aller plus loin", a fait savoir Jacques Trévidic, président de la Confédération des praticiens des hôpitaux.