Après les policiers, c’est au tour des avocats d’enclencher une grève contre la ministre de la Justice, Christine Taubira.
La grève pourrait atteindre son paroxysme cette semaine, où toute audience pourrait se voir suspendue dans la plupart des juridictions françaises. Au niveau de Paris, le bâtonnier Pierre-Olivier Sur, a déjà déclaré la grève pour le tribunal de grande instance. Quant à l’échelle national, c’est dans une lettre à tous les bâtonniers de France que Pascal Eydoux, président du Conseil national des barreaux, s’adresse à ses confrères de "ne pas rejeter l’hypothèse d’inviter à un mouvement plus fort par une grève totale des audiences par tous les avocats en toutes les matières".
Le motif de la grève : le vote en catamini dans la soirée de jeudi de la disposition de la loi de finances qui oblige les avocats à payer de leur poche la hausse de l’enveloppe dédiée à l’aide juridictionnelle.
Le montant total s’élève à 5 millions d’euros pour 2016 et 10 millions pour 2017. Il sera ponctionné sur les intérêts de fonds placés dans des caisses Carpa. La mission de cette dernière pourtant devrait être (i) la sécurisation des maniements de fonds réalisés par les avocats pour le compte de leurs clients et (ii) la gestion du service de l’aide juridictionnelle. À cela il y a encore la réduction des prestations dont certaines ont été ramenées à la moitié.