Valérie M, la dernière compagne de Charb, est sortie du silence. Elle a livré des confidences inattendues.
Valérie M., la dernière compagne de Charb qui travaillait à Charlie Hebdo a révélé des confidences troublantes sur des liens possibles entre le directeur de Charlie Hebdo et des riches dignitaires du Moyen-Orient, rapporte Le Parisien.
Elle assure n’avoir aucune envie de s’exposer, mais veut connaître la vérité. Eclipsée par Jeannette Bougrab, Valérie M. est désignée par les enquêteurs comme la compagne de Charb, avec qui il entretenait une relation suivie depuis quatre ans.
Au matin de l’attaque des frères Kouachi, le 7 janvier, c’est aux côtés de Valérie M. que le directeur de la rédaction de Charlie Hebdo s’est réveillé. Son histoire sentimentale mais aussi le fait qu’elle soit une extérieure au journal satirique faisaient d’elle une confidente privilégiée du de Charb.
Elle a accepté d’évoquer sous couvert d’anonymat, les derniers jours marqués par des événements troublants. Valérie M. a d’abord raconté sa rencontre avec Charb, la première fois il y a dix ans, par l’intermédiaire d’un ami commun.
Valérie M. affirme que rien ne s’est passé dans les premiers temps. "Je l’ai revu plus longuement en 2010, et les choses se sont faites naturellement", poursuit-elle. D’après elle, Charb était contre l’idée même d’une relation sérieuse et se voyait comme un éternel célibataire.
Ils étaient ensemble la veille et le matin de l’attaque contre Charlie Hebdo. Il n’y avait rien d’anormal à signaler. Charb avait un peu relâché sa vigilance et se passait souvent de ses gardes du corps. Il était censé les prévenir de chacun de ses déplacements, mais il ne le faisait que rarement.
Après le réveil, Charb est parti chercher des croissants à la boulangerie. En revenant, il avait l’air soucieux :"il m’a raconté avoir repéré en bas de son immeuble une voiture noire aux vitres teintées, de marque Peugeot ou Renault", explique Valérie M.
La santé financière de Charlie Hebdo était catastrophique : à l’automne 2014 Charb lui disait qu’il devait trouver 200 000 euros avant la fin de l’année pour ne pas fermer boutique en 2015. "Les appels aux dons n’avaient pas suffi à redresser les comptes", révèle-t-elle.
Il s’est mis à chercher des fonds un peu partout. Dans cette quête, Charb a été mis en relation avec beaucoup de personnes différentes, parmi lesquels des hommes d’affaires du Proche-Orient, avec qui il passait des soirées.
"Il n’a jamais voulu me dire qui était l’intermédiaire qui lui permettait de rencontrer ces personnes. Il le désignait simplement en disant "mon contact". En rentrant de ces soirées, il rigolait en me disant qu’il leur avait fait du charme, que ces gens-là étaient capables de lâcher 100 000 € comme on en dépense 10. Je n’ai jamais su non plus qui étaient ces riches hommes d’affaires", poursuit Valérie M.
La veille de l’attentat contre Charlie Hebdo, Charb lui a dit qu’il avait réussi à trouver l’argent manquant. Elle lui a demandé comment, sa réponse était : "Mes soirées où je fais du charme à des riches dignitaires, eh bien ça a fini par payer !". Elle n’a pas cherché à en savoir davantage, mais lui ai dit que cela pouvait être dangereux.
Valérie M a ajouté qu’il restait à se mettre d’accord avec les fournisseurs du journal pour régler les factures restantes. "Aujourd’hui, je ne peux pas m’empêcher de trouver cette coïncidence troublante. Qui a payé ? Où se trouve cette somme et comment a-t-elle été réglée ? Peut-il y avoir un lien avec les événements du 7 janvier ? Les enquêteurs doivent s’y intéresser", lance-t-elle.