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La garde des sceaux, Christiane Taubira, vise à durcir la loi sur les permissions des détenus après la course-poursuite et la fusillade en Seine-Saint-Denis où un policier est entre la vie et la mort.
Lundi dernier à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) un policier a été grièvement blessé par balle à la tête par un détenu en cavale qui avait profité d’une permission de sortie suite au décès de son père. Dans un état grave, le policier est actuellement entre la vie et la mort. Le détenu a été quant à lui abattu par la police.
Suite à ce drame, Christiane Taubira, la garde des Sceaux, souhaite réexaminer la législation applicable aux sorties de prison, pour éventuellement la réformer. Mis à part cet incident, les chiffres sont en effet sidérants, puisque depuis le début de l’année, 236 détenus ne sont pas rentrés à temps de leurs sorties, ce qui équivaut pratiquement à une évasion par jour.
"J’examinerai s’il y a lieu de modifier la législation applicable aux sorties de détenus", a expliqué hier Christiane Taubira, dans un communiqué. Quant à l’idée d’éviter que ce genre de situation ne se répète, la ministre a déclaré "comprendre les interrogations" et envisage de modifier le texte de 2004, pour "étudier la possibilité (...) d’imposer une escorte pour certains détenus pour ce type de motif de sortie". Christiane Taubira a souligné en outre que la permission de sortie du détenu avait été décidée par le juge d’applications des peines pour régler la succession de son père décédé. L’article 723-3 du code de procédure pénale, régissant les permissions de sortie, a été selon elle respecté.
Selon les informations de la brigade anti-criminalité (BAC), le détenu en cavale n’avait pas notifié son retour en prison après une permission de sortie en mai 2015. Il faisait par ailleurs l’objet d’une fiche "S" (Sûreté d’Etat) émise après sa disparition car il était soupçonné de s’être radicalisé en prison.