Le petit monde des audioprothèses vient d’être ébranlé par cette remise en question lancée par l’UFC-Que Choisir. Ce lundi 28 septembre, l’association dénonce la profession qui surfacture les équipements auditifs.
La tarification exagérée des audioprothèses
Les audioprothésistes sont dans la ligne de mire de l’association de défense des consommateurs, l’UFC-Que Choisir. Cette dernière a en effet accusé la profession d’entretenir un système qui leur permet de surfacturer les équipements auditifs. Le but est bien entendu de s’assurer de plus larges revenus mais la manœuvre déteint indéniablement sur la santé de centaines de milliers de Français.
Afin de soutenir sa dénonciation, l’UFC-Que Choisir met en avant des chiffres récoltés auprès de mutuelles et de fabricants. Ainsi, pour un coût moyen de fabrication de 311 euros en moyenne, une prothèse auditive est vendue 327 euros par le grossiste à un audioprothésiste. Ce dernier proposerait donc l’équipement aux malades à 550 euros, soit un prix multiplié par 4,5. La marge brute correspondante est de 78%. Si toutes les charges et les frais sont retirés, la marge de l’audioprothésiste serait donc comprise entre 15% et 18%. Le résultat est considéré comme très confortable comparé aux 10% des opticiens sur les ventes des lunettes.
Les raisons à cette surtarification
Les clients acceptent ces tarifs scandaleux en raison de la pénurie de professionnels en France. Le pire dans l’histoire, c’est que ce manque est entretenu par un lobbying des audioprothésistes. En gros, ils adhèrent à un système qui fait que le numerus clausus de la profession n’évolue pas. "Comment admettre que le ministère de la Santé puisse plus longtemps faire le choix de préserver la rente économique des 3 100 audioprothésistes plutôt que de résorber le non-équipement de 2,1 millions de malentendants ?", s’étonne d’ailleurs l’association. Ainsi, 58% des 6 millions de Français touchées par des problèmes d’audition préfèrent supporter leurs maladies devant le coût des équipements.
Le rôle des industriels dans l’affaire
Outre, la surtarification, l’UFC-Quedénonc Chois ir e les ventes qui associent appareil et prestations futures (entretien, réparations, etc). Si la loi Macron avait mis fin à ce procédé, le remboursement de l’assurance-maladie "continue à lier matériel et suivi". L’organisme de défense du consommateur a également pointé du doigt la trop grande importance des industriels du secteur des audioprothèses. Par leur politique de contrôle de vente et les prêts qu’ils octroient aux vendeurs, ils obtiennent des audioprothésistes que ces derniers conseillent aux clients leurs produits. "Dans ces conditions, les consommateurs peuvent-ils être sûrs que les produits recommandés sont les plus adaptés à leur audition, et garants du meilleur rapport qualité-prix ?", s’interroge l’association. L’UFC-Que Choisir demande ainsi au ministère de la Santé de se pencher un peu plus sérieusement sur la question.
#audioprothèses : elles sont revendues 4,5 fois leur prix d’achat, soit une marge brute colossale de 78% pic.twitter.com/TJT3rDvyfK
— UFC-Que Choisir (@UFCquechoisir) 28 Septembre 2015