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Sept ans après l’éclatement du scandale Mediator, l’affaire est examinée par la justice civile. Deux victimes réclament plus d’un million d’euros aux laboratoires Servier.
C’est le tribunal de grande instance de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, qui examine deux des demandes d’indemnisation de victimes, rapporte le site 20minutes.fr. Une patiente de 67 ans demande 125 000 euros aux laboratoires Servier, tandis qu’un homme de 72 ans réclame 900 000 euros. Ce dernier assure avoir "un cœur très abîmé", séquelle d’une valvulopathie, d’après son avocat Me Charles Joseph-Oudin.
Mediator était utilisé par cinq millions de personnes. Il a été retiré du marché français en novembre 2009, soupçonné d’être à l’origine de graves lésions des valves cardiaques et pourrait être responsable à long terme de 2 100 décès, selon une expertise judiciaire.
Le médicament a été prescrit pendant 30 ans, d’abord contre l’excès de graisses dans le sang, ensuite comme traitement adjuvant pour les diabétiques en surpoids. C’est en 2008 qu’Irène Frachon, une pneumologue de Brest, a décidé de mener un combat médiatique pour dénoncer la dangerosité du Mediator.
A ce jour, aucune victime présumée du Mediator n’a été indemnisée de façon définitive. Trois points sont examinés à partir d’aujourd’hui par le tribunal de grande instance de Nanterre : dangerosité du Mediator, réalité de la pathologie et lien de causalité. Environ 60 dossiers doivent être passés en revue.
Mâitres Martine Verdier et Joseph-Oudin, deux avocats des victimes du Mediator mettent en avant des décisions de la Cour d’appel de Versailles, au mois d’avril. Ces décisions caractérisent la dangerosité du produit. "Nous disons que dès 1999, les informations sur sa toxicité étaient disponibles, que la balance bénéfice-risques devenait défavorable et que ce produit aurait dû être retiré à cette date", résume Me Joseph-Oudin.