Alors que Claude Guéant disait toujours qu’il n’a ni participé à la commande de ces sondages, ni même vu ces sondages, une signature le met dans une situation compromettante.
L’ancien secrétaire général de l’Elysée s’est toujours tenu à l’écart de l’affaire des sondages. Quatre jours après sa garde à vue qui a eu lieu en début juin, Claude Guéant a précisé sur BFMTV qu’il n’avait pas participé à la commande de ces sondages et qu’il n’avait même pas vu tous les sondages. Il a d’ailleurs rappelé le caractère "absolument indispensable à un gouvernement moderne" de recourir à de telles études. Le Monde, dans son édition de ce jeudi apporte toutefois de nouvelles donnes en citant que Claude Guéant en sait beaucoup plus qu’il ne le fait penser.
Le contrat Buisson faisant l’objet de plusieurs enquêtes a en effet été déposé sur le bureau d’Emmanuelle Mignon, la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy par cet ancien secrétaire général de l’Elysée. Les enquêteurs se sont surtout penchés sur une feuille blanche glissée dans une chemise à rabat, datée du 1er juin 2007 et présentant déjà la signature du président de Publifact, la société de Patrick Buisson. Trois notes manuscrites s’en suivirent et l’enchaînement de ces notes a dévoilé un mystère : l’itinéraire suivi par le contrat Buisson avant que la directrice de cabinet le signe.
Première pièce à conviction, une carte de visite agrafée à la chemise et avec la mention "Présidence de la République. Claude Guéant. Secrétaire général" et la date du 20 juin 2007, une première note qui prouve que le contrat est bien passé entre les mains du secrétaire général. Ce dernier a écrit "merci de mettre ce contrat à la signature et de faire retour d’un exemplaire à P. Buisson. CG", s’adressant à Emmanuelle Mignon. La deuxième note fait suite aux craintes de la directrice de cabinet qui prend d’abord le soin de se renseigner avant de signer. Elle a donc questionné M. Revel, le chef des services administratifs et financiers de l’Elysée en disant : "merci de me dire si cela pose un problème juridique. A moins que Claude Guéant vous en ait déjà parlé. Merci." M. Revel a toutefois assuré qu’il n’y avait aucun problème, notamment juridique et que le chef de l’Etat pouvait signer les deux exemplaires en retour. Rassurée, Emmanuelle Mignon a émargé ce document "très confidentiel".