Illustration/SIPA
Les sans-abris sollicitent de plus en plus le 115, numéro d’urgence des SDF, avec une augmentation inquiétante du nombre des familles et des mineurs, selon le dernier baromètre.
Le baromètre du 115 dévoilé cette semaine montre une nette progression des demandeurs d’hébergement d’urgence en deux ans. En effet une hausse de 26% a été constatée par rapport à 2012, avec davantage de femmes et d’enfants. Plus exactement, 771 500 demandes d’hébergement d’urgence ont été faites en 2014.
Selon la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale, cette progression est due à la hausse du nombre de demandeurs : en tout, 97 600 SDF ont sollicité le numéro d’urgence, soit 3 500 personnes de plus par rapport au dernier baromètre. Mais les demandes sont aussi plus souvent renouvelées : en cause, les faibles durées des accueils, souvent une seule nuit, et les nombreuses réponses négatives.
Si les hommes constituent toujours la majorité des demandeurs, les demandes provenant des familles et des mineurs sont inquiétantes. Les familles représentent désormais 39% des demandeurs, avec des appels en forte hausse (+34%). En 2014, 20 600 mineurs ont appelé le 115, un chiffre en hausse de 18%. Enfin, les appels en provenance de femmes seules sont aussi plus nombreux, avec des demandes en augmentation de 30%. D’autre part, une minorité du public (10%) est composée de travailleurs pauvres, qui ont un emploi mais ne peuvent se payer un logement.
Florent Gueguen, directeur général de la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars), chargée du baromètre du 115 constate que "depuis le début du quinquennat de François Hollande, la situation des sans-abri s’est plutôt dégradée". Ces demandes ont lieu majoritairement pendant les mois d’hiver, "une gestion au thermomètre", d’après la Fnars.