Les députés ont fixé comme objectif mercredi de multiplier par quatre le prix du carbone entre 2016 et 2030, et ce, à travers la contribution climat énergie.
Cette mesure adoptée par les députés mercredi avait eu l’accord de la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal. A l’issue d’un bref débat consensuel, l’Assemblée nationale a voté à main levée un amendement par lequel le prix du carbone sera quadruplé entre 2016 et 2030. "L’Assemblée nationale a fixé mercredi comme objectif de quadrupler entre 2016 et 2030 le prix du carbone, à travers la contribution climat énergie, de 22 euros la tonne de CO2 à 100 euros, en passant par un objectif intermédiaire de 56 euros en 2022", rapporte Le Parisien. Ces chiffres ne représentent toutefois que des objectifs car le montant annuel de la contribution doit être fixé tous les ans dans le cadre du budget.
Les élus ont repris une mesure introduite au Sénat au projet de loi sur la transition énergétique, qu’ils devaient adopter de manière définitive en fin de journée. La contribution climat énergie (CCE) a été introduite dans le budget 2014, et dont le but est d’augmenter progressivement les taxes intérieures sur la consommation des produits énergétiques polluants, les TIC, par rapport à leurs émissions de CO2. Notons qu’en 2014, cette composante carbone incorporée dans les TIC était fixée à 7 euros la tonne de CO2. En revanche, elle s’élève actuellement à 14,5 euros, et devait atteindre 22 euros en 2016.
Réagissant à ce nouveau dispositif, Jean-Paul Chanteguet a défendu qu’il était important de donner un prix à la pollution afin de mieux lutter contre le réchauffement climatique. De son côté, la ministre de l’Ecologie a précisé que ce n’était en aucun cas une hausse de la fiscalité dans la mesure où chaque hausse de la contribution climat énergie "sera compensée à due concurrence par un allègement" d’autres taxes ou impôts. "Il convient de donner une trajectoire d’évolution au prix du carbone", dans l’intérêt même des entreprises, a-t-elle ajouté. Dans l’opposition, Guy Geoffroy du parti Les Républicains adhère à cet amendement.