Les cas probables de tuberculose dans un commissariat d’Asnières-sur-Seine soulèvent des questions. De nombreux autres commissariats de France se trouveraient dans la même situation.
Les syndicats se battent depuis des années pour dénoncer les conditions de travail et d’accueil dans de nombreux hôtels de police de France. Aucune amélioration n’est en cours, faute de moyens. Emmanuel Cravello, secrétaire régional du syndicat Alliance Police Nationale dans les Hauts-de-Seine est fataliste : "Le commissariat d’Asnières, c’est pas le pire", a-t-il dit.
C’est bien parmi ses collègues d’Asnières-sur-Seine que se sont déclarés trois cas suspects de tuberculose. Mais Emmanuel Cravello soutient qu’ailleurs, la situation n’est guère plus reluisante, mais dans les Hauts-de-Seine, le commissariat d’Asnières reste néanmoins l’un des plus délabrés.
"On réclame à corps et à cris des solutions hydroalcooliques pour se nettoyer les mains ou encore des kits de premiers secours dans les véhicules. Mais il n’y a pas de sous pour ça", déplore le syndicaliste. Alors, pour faire face à l’urgence, les policiers se débrouillent avec les pompiers, qui les dépannent de temps à autre. "On fonctionne au système D" résume-t-il.
Régis Debut, secrétaire général adjoint de l’UNSA police de Lille décrit lui aussi un quotidien de travail qui porte atteinte à la santé des policiers : "En 2013 et 2014, on a signalé deux cas de gale parmi nos collègues. Comme il manque de tout, les agents en viennent à s’acheter eux-mêmes du gel pour les mains, des gants et des masques".