Serge Lazarevic, l’ancien otage français, a du mal à se refaire une vie après sa libération du Mali. Des problèmes psychologiques et physiques l’empêchent de retrouver un logement et un travail.
Serge Lazarevic est libre, mais il va mal, très mal, rapporte le site metronews.fr. L’ancien otage est resté plus de trois ans aux mains d’Al-Qaida au Maghreb islamique. Il raconte les difficultés qu’il rencontre aujourd’hui.
Agé d’une cinquantaine d’années, Lazarevic rencontre toutes les peines du monde pour se réinsérer. Il y a sept mois, il se faisait accueillir sur le tarmac de l’aéroport par François Hollande. Aujourd’hui, des troubles physiques et psychologiques l’assaillent, et il enchaîne les rendez-vous chez le médecin.
"Je suis dans un état dépressif. J’ai le bassin qui a été touché, j’ai pris des coups sur la tête, on m’a torturé, j’ai des problèmes de mémoire et d’oreille interne, et j’ai des vertiges tout le temps", raconte-t-il.
Ainsi, Serge Lazarevic n’arrive pas à retrouver un quotidien stable. A cause de son état de santé, il ne peut reprendre son travail de contremaître de chantier. Et outre, il a un vide de trois ans dans son CV, et tout est bloqué au niveau administratif.
Le quinquagénaire n’a pas de fiches de paie ni déclaration d’impôts. Impossible donc pour lui de déménager du petit studio où le quai d’Orsay l’a installé. "Il y a un lit, et même pas une table et une chaise pour manger. J’ai du mal, parce que j’ai quand même une famille. Ma fille vient d’accoucher, j’ai trois petits-enfants, j’ai une femme que je ne peux pas voir parce qu’il n’y a rien", poursuit-il.
Serge Lazarevic se sent abandonné, et il a des mots amers. D’après ses dire, depuis son arrivée, personne le l’aide. "Je suis un SDF de la République française. Je considère que j’étais mieux au Mali car même si on souffre, même si on est torturé et qu’on est esclave, l’esprit comprend mieux, car il y a une explication", indique-t-il, restant très marqué par ses années de captivité. "Ils m’ont menacé des centaines de fois de m’égorger ou de me mettre une balle dans la tête", révèle-t-il.