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Montrant sa conviction d’une religion musulmane "pleinement compatible avec la République", le Premier ministre Manuel Valls a reconnu lundi, en le regrettant, que la question de l’islam représenterait "un enjeu électoral" en 2017.
Alors qu’il clôturait lundi un "forum" organisé à l’Assemblée nationale portant sur le thème "République et islam : ensemble relevons le défi", Manuel Valls a admis avec regret que la question de l’islam serait "un enjeu électoral" en 2017, année de l’élection présidentielle. Le Premier ministre a pour sa part affiché sa conviction d’une religion musulmane "pleinement compatible avec la République".
Notons que le forum de lundi s’est déroulé quelques jours après la première réunion de la nouvelle instance de dialogue du gouvernement avec les musulmans de France et un débat interne organisé par Les Républicains de Nicolas Sarkozy. Le locataire de Matignon a alors reproché à "l’extrême droite et les salafistes" de "complicité" de fait afin de provoquer le "rejet et la peur" au sujet de la deuxième religion de France.
Lors de son allocution, le chef du gouvernement a affirmé qu’il assumait le fait de mener ce "débat", mais "avec la volonté de le faire avec le respect de l’autre", des propos qui sous-entendaient que la situation était autrement chez ses adversaires de droite et du Front national. Il est vrai que Manuel Valls a appelé lundi à ce que l’islam ne soit pas "un enjeu électoral". "Mais je ne suis pas naïf", a-t-il poursuivi en soulignant "je sais que ça sera un enjeu électoral, à tous points de vue et pour beaucoup de monde".