Pas facile de maîtriser toutes les subtilités de la langue française. Voici neuf astuces pour ne plus commettre des fautes courantes.
En matière orthographe, la langue de Molière est truffée de subtilités. A titre d’exemple, la question de savoir s’il faut accorder un participe passé suivi d’un infinitif ou non est récurrente. Il y a aussi le problème de l’accord des couleurs.
1. L’accord du participe passé précédant un infinitif
Un participe passé suivi d’un infinitif peut s’accorder ou non. Il faut d’abord savoir le sujet du verbe à l’infinitif. Par exemple, dans la phrase "les arbres que j’ai vu planter", les arbres ne font pas l’action de planter. Le participe passé ne s’accorde donc pas. Par contre, dans "les arbres, que j’ai vus se dessécher", les arbres sont le vrai sujet du verbe se dessécher. On accorde donc le participe passé qui précède l’infinitif.
Pour vérifier si le sujet fait bien l’action, il est possible d’ajouter "en train de" entre le participe passé et le verbe à l’infinitif : "Les arbres que j’ai vus en train de se dessécher."
2. Les adjectifs de couleur
On écrit "sandales roses" mais aussi "voitures rouge vif". En tant qu’adjectif, la couleur s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte. Ainsi, cinq couleurs s’accordent toujours : rose, mauve, pourpre, écarlate et fauve.
Pour savoir quand mettre un trait d’union ou non entre deux adjectifs de couleur, il suffit de regarder s’il s’agit de deux adjectifs de couleur ou deux mots qui se rapportent à une couleur : "des yeux bleu clair". "Clair" n’est pas une couleur, il n’y a donc pas de trait d’union, ce qui n’est pas le cas de "des yeux bleu-vert".
3. "a" ou "à" ?
L’erreur est courante. Avec un accent, "à" est une préposition. Sans, il est le verbe avoir à la troisième personne du singulier : "il va à la montagne", "il a besoin de lunettes".
Pour savoir si "a" est un verbe, il suffit de transposer la phrase à l’imparfait : "Il a tort" devient ainsi "il avait tort" et s’écrit sans accent.
4. La concordance des temps après "si"
"Si j’aurais su, j’aurais pas venu." Cette phrase de la Guerre des boutons n’est pas française mais peut semer le doute chez certains. Que choisir alors entre "S’il pleut, je prendrai mon parapluie" ou "prendrais mon parapluie ?".
La règle est stricte : lorsque le "si" est suivi du présent, le verbe de la proposition principale est au futur. A l’inverse, si le verbe suivant "si" est à l’imparfait, le temps à employer ensuite est le conditionnel : "Si j’avais su, je ne serais pas venu."
5. "Ce" ou "Se" ?
"Ce" est un pronom démonstratif et "se" est un pronom possessif. Pour faire la différence, il suffit de retenir que "se" est un pronom personnel et se place avant le verbe auquel il se rapporte : "L’assemblée s’est terminée hier" et non "l’assemblée c’est terminée hier". Le sujet du verbe est "assemblée" et "se" se rapporte au sujet. En revanche, dans "l’assemblée, c’est terminé", "ce" est le sujet du verbe.
Pour s’assurer que l’on doit écrire "se", on peut changer de personne et le remplacer par "me", "te", "nous" ou "vous" : "On se téléphone demain" devient alors "nous nous téléphonons demain".
6. Les mots en -ueil ou en -euil
En règle générale, le son "euil" s’écrit "e-u-i-l". C’est le cas pour certains noms de gibier : bouvreuil, cerfeuil, chevreuil, écureuil. Mais il peut aussi se transcrire "u-e-i-l" lorsqu’il est précédé d’un "c" ou d’un "g" tel que "accueil".
Pour s’assurer du bon ordre des lettres après le son "c" ou "g", on peut utiliser une expression mnémotechnique dont on retiendra les premières lettres : "Un Enfant Intelligent".
7. "Y a-t-il" ou "y a t’il" ?
On utilise le trait d’union quand ? Pour faciliter la prononciation entre deux voyelles, on rajoute un "t" entre le sujet et le verbe. Ce trait n’a cependant aucune fonction dans la phrase. On dit donc "Y a-t-il un pilote dans l’avion ?" pour éviter de dire "y a il", imprononçable en français.
L’apostrophe est utilisée quand le "t" renvoie au pronom personnel "toi", élidé à cause de sa place à côté d’une voyelle. C’est le cas pour les expressions suivant un verbe à l’impératif comme "va-t’en !" que l’on peut détailler en "Va toi en".
En cas de doute, on peut vérifier que le "t" est entouré de traits d’unions en remettant la phrase à l’endroit : "Il y a du soleil" donne "Y a-t-il du soleil ?".
8. Le "ne" de négation
La négation s’exprime avec deux éléments, dont le premier est la particule "ne" et le deuxième "pas" ou "rien". Devant une voyelle ou un h muet, le "e" du "ne" est élidé. Le "ne" est alors remplacé par "n’" : "Je n’aurais pas dû boire autant."
La difficulté arrive quand les mots précédant la particule "n’" se terminent par le même son. S’il ne s’entend pas toujours à l’oreille, il est pourtant obligatoire de le mettre : "On n’y voit rien" et non "On y voit rien". De même, "Personne n’est venu réclamer ce bracelet."
9. L’accord des nombres
Les chiffres ont tous leurs exceptions, et les nombres sont généralement invariables. Mais le zéro employé comme un nom s’accorde : "Quatre zéros après la virgule".
Le chiffre "un" s’accorde en genre, mais ne prend jamais la marque du pluriel : "Ce sont les numéros un de l’entreprise." Vingt prend un "s" uniquement s’il est multiplié et s’il n’est pas suivi d’un autre nombre. Ainsi on écrit "quatre-vingts" et "quatre-vingt-dix". Cent s’accorde seulement s’il n’est pas suivi d’un autre chiffre : "mille deux cents", à ne pas confondre avec "mille deux cent cinq". Mille est toujours invariable.