Ce texte, voté par les députés ce vendredi pour la pénalisation des clients de prostituées abroge le délit de racolage passif, mis en place en 2003 par Nicolas Sarkozy. Il doit ensuite repartir au Sénat.
Les clients des prostitués seront désormais pénalisés. En effet, l’Assemblée nationale a de nouveau voté ce vendredi pour "la pénalisation des clients de prostituées", en adoptant en deuxième lecture la proposition de loi qui renforce la lutte contre la prostitution. Lors de l’ouverture de la séance, la secrétaire d’Etat aux Droits des femmes Pascale Boistard a souligné que la proposition de loi est le fruit d’un "travail transpartisan" et "de longue haleine". Ce texte, qui, en outre, doit repartir au Sénat, annule le délit de racolage passif, établi par Nicolas Sarkozy en 2003. Rappelons au passage que le texte a été dénoncé par toutes les associations sur le terrain.
Pascale Boistard a également insisté sur l’inefficacité de la législation française. Selon elle, la France a non seulement un rôle mais également une responsabilité. "Soyons au rendez-vous de l’Histoire !", a défendu la secrétaire d’Etat. "Ceux qui mettent en avant la liberté de disposer de son corps se trompent" et "sacrifier les droits, les vies de femmes et d’hommes pour le désir sexuel de quelques-uns, ce n’est pas la société que nous voulons", a-t-elle insisté. Pascale Boistard a déclaré qu’elle s’est déplacée sur le terrain et a constaté que "la réalité de la prostitution, c’est la violence".
L’élue a par ailleurs observé un taux de mortalité des prostituées qui est six fois plus élevé que celui du reste de la population. "Et pourtant, certains nous parlent encore d’un métier" ou "d’une prostitution acceptable", regrette-t-elle. Guy Geoffroy (Les Républicains, ex-UMP), président de la commission spéciale mise en place à l’Assemblée pour ce texte, a quant à lui interpellé à faire un "énorme pas" avec cette loi.