Avant même la loi Macron, 30% des salariés ont déjà travaillé le dimanche. C’est ce qui ressort d’une vaste étude menée par le ministère du Travail.
Le projet de loi Macron sur la croissance et l’activité revient à l’Assemblée nationale avec, notamment, les fameuses dispositions élargissant les possibilités d’ouverture des commerces le dimanche. La Dares (service statistique du ministère de l’emploi) vient pourtant de rendre publique son enquête "Conditions de travail 2013" qui révèle que 3/10 des salariés ont été déjà concernés par le travail du dimanche.
Cette enquête dresse une revue très complète de l’organisation du temps de travail en France et est régulièrement réalisée depuis 1978 avec l’appui de l’Insee, de la Drees (ministère affaires sociale), de la DGAFP (Fonction publique). Elle concerne les salariés du public comme du privé, soit plus de 22 millions de personnes et a été réalisée par le biais d’entretiens en "face à face" auprès d’un échantillon d’environ 34.000 personnes.
Le document qui compile des données sur près de 200 pages montre que 13% des salariés ont rapporté avoir travaillé habituellement le dimanche et 15,4% occasionnellement en 2013. Parmi eux, 64% ont bénéficié de compensations. En 2005, la proportion de salariés ayant indiqué avoir travaillé le dimanche était de 26,2%.
Les secteurs concernés
Sans surprise, ce sont les salariés de l’hôtellerie-restauration qui travaillent le plus souvent le dimanche (43,4% habituellement et 17,2% occasionnellement). A l’opposé, les salariés des banques et assurances travaillent très rarement le dimanche (7,1%) tout comme ceux de la construction (7,2%). L’enquête montre également la grande fréquence du travail dominical dans la fonction publique hospitalière (64,2%). L’étude montre aussi que du côté du commerce, la proportion des salariés qui travaillent le dimanche a nettement progressé. Elle a passé de 35,8% en 2005 à 46,9% en 2013.
Ceux qui travaillent 44 heures par semaine
Interrogés sur le nombre d’heures travaillées chaque semaine (emploi principal), ils ne sont que 25,4% à travailler 35 heures contre 21,8% qui font entre 36 et 39 heures, 15,1% entre 40 et 44 heures et 16,6% qui déclarent travailler plus de 44 heures par semaine (limite fixée par les directives européennes, sauf dérogations). L’étude nous fait ainsi constater que la semaine uniforme de 35 heures ne concerne pas tout le monde. A l’autre bout de l’échelle, ils sont 6,2% à travailler à temps partiel entre 0 et 19 heures, 9,2% entre 20 et 29 heures et 5,7% entre 30 et 34 heures.