Les séropositifs seraient persona non grata dans les cabinets de dentistes. C’est en tout cas ce que révèle Aides au cours d’un testing téléphonique mené auprès de dentistes et de gynécologues.
Des praticiens qui ne veulent pas soigner
La santé des patients avant tout, cette formule ne semble pas toujours marcher pour les séropositifs qui désireraient soigner leurs dents. En effet, une étude menée par Aides révèle que les dentistes seraient réticents à l’idée de s’occuper de la santé buccale des patients porteurs de VIH.
Pour cette enquête, 440 dentistes, ainsi que de 116 gynécologues pris au hasard dans 20 villes de France ont été questionnés sur le sujet. Les membres de l’association ont téléphoné aux praticiens pour un rendez-vous de détartrage ou de frottis. Dans un second appel, ils précisent alors qu’ils sont séropositifs.
Les dentistes dans le viseur
Chez les gynécologues, ils sont plutôt rares à refuser. Deux refus de soins en corrélation directe avec le VIH ont été recensés et seuls 4,3% des personnes appelées ont cherché des prétextes pour éloigner le militant de leur cabinet.
C’est surtout du côté des dentistes que l’affaire se corse. En effet, la discrimination est très forte, ils sont 3,6% à avoir éconduit sans préambules le patient séropositif. Par ailleurs, 30% de prétextes évoquaient des horaires contraignants, annonçant des dépassements d’honoraires ou encore en dirigeant le patient vers un service hospitalier ou un autre cabinet.
Une pratique discriminatoire
Ces refus de soins sont illégaux sachant que le Code de la santé publique interdit toute discrimination. Malheureusement, les sanctions se limitent uniquement au blâme. Afin de faire évoluer le mental des praticiens, le président de Aides exige que ces testings soient une preuve légale par rapport à une attitude discriminatoire.