Dans le cadre de la célébration de la journée mondiale sans tabac ce dimanche 31 mai, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé un appel à la mobilisation contre le commerce illicite de cigarettes qui fausse les chiffres.
Il s’agit d’un enjeu de taille dans la mesure où des milliers de vie sont en danger à cause des marchés illicites. Les principales associations françaises de lutte contre le tabac et le cancer ont indiqué que "l’enjeu est de taille car il s’agit de sauver des milliers de vies en France et dans le monde." En fait, les dernières estimations ont indiqué qu’une cigarette sur dix dans le monde provient d’un marché illicite et le plus souvent de la contrebande. C’est pourquoi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a l’intention de mettre de la lumière sur cette affaire à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac organisé dimanche 31 mai.
Le commerce illicite représente 10 à 12% du marché mondial
Derrière ce commerce illicite, se cachent deux types de pratique dont la contrefaçon ou la fabrication de fausses cigarettes qui s’écoulent comme des vraies et la contrebande qui consiste à vendre de vraies cigarettes par le biais de circuits non officiels. Les experts estiment que 10 à 12 % des 600 milliards de cigarettes, écoulées tous les ans dans le monde, proviendraient du commerce illicite. En France, il est estimé que 6 % des achats de cigarettes s’effectuent en dehors du circuit officiel. Ce chiffre n’inclut toutefois pas les ventes transfrontalières, entre l’Espagne et la France par exemple.
Un enjeu économique et sanitaire
Les premières conséquences du commerce illicite concernent avant tout le manque à gagner des pays concernés car ils ne perçoivent pas de taxes sur ces produits. L’éliminer au niveau international "rapporterait une manne fiscale de 31 milliards de dollars", soit près de 28 milliards d’euros, d’après l’OMS.
Par ailleurs, il existe également un enjeu sanitaire. En effet les produits vendus par la contrebande sont moins chers, donc plus accessibles, a précisé Emmanuelle Béguinot, directrice du Comité national de lutte contre le tabagisme. "Le commerce illicite fait aussi baisser les recettes fiscales liées au tabac. Or, une partie de ces sommes sert à financer les coûts sanitaires et sociaux du tabac", a-t-elle ajouté sur le récit de La Croix.
Un protocole de l’OMS pour lutter contre le commerce illicite
Afin d’endiguer ce problème, l’OMS s’est imposée comme priorité de mettre en vigueur un protocole incluant plusieurs mesures pour lutter contre le commerce illicite, particulièrement en garantissant une meilleure traçabilité des produits du tabac. 54 pays dont la France ont signé ce protocole mais à l’heure actuelle, seuls 8 pays l’ont fait approuver par leur Parlement. Pourtant, au moins une ratification par 40 pays est nécessaire afin que texte soit applicable dans le droit international.