Les inquiétudes concernant les contraceptifs oraux sont de nouveau à l’affiche. Une étude publiée ce mercredi dans la revue médicale The BMJ Today a révélé que les pilules contraceptives les plus récentes ont un risque élevé d’accidents par thrombose veineuse.
Trois ans après le scandale des pilules de 3e et 4e générations, cette étude menée par des chercheurs britanniques représente un nouveau point d’achoppement sur cette contraception orale. Il a été révélé que les femmes qui prennent des contraceptifs oraux combinés à base de la drospirénone, du désogestrel, du gestodène et de la cyprotérone présentent un risque de thrombose veineuse multiplié par quatre comparées à celles qui ne prennent pas la pilule. Le risque est presque doublé (1,5 à 1,8 fois supérieur) par rapport aux femmes qui prennent des contraceptifs oraux estroprogestatifs plus anciens.
Pour parvenir à de tels résultats, les chercheurs de l’université de Nottingham au Royaume-Uni ont fait la comparaison entre la prise de contraceptifs oraux avec les thromboses veineuses ou les formations de caillot observées chez les femmes entre 15 et 49 ans. Il a été constaté que pour 10 000 femmes traitées par an, le nombre de thromboses excédentaires était plus faible avec 6 cas recensés chez les adeptes des pilules les plus anciennes que chez celles qui prennent du désogestrel et de la cyprotérone avec 14 cas.
Ne voulant pas ajouter de l’huile sur le feu, les chercheurs ont toutefois assuré que le risque absolu est faible et que les contraceptifs oraux demeurent "remarquablement sûrs avec un risque de thrombose multiplié par 3 pour toutes les pilules confondues, alors qu’une femme enceinte a un risque multiplié par dix". Cette étude ne fait que confirmer les résultats d’une étude effectuée au Danemark en 2011, ainsi qu’une vaste étude de l’Assurance maladie française qui avait dévoilé un doublement du risque d’embolie pulmonaire chez les utilisatrices des pilules contraceptives les plus récentes.