Sur les toits de la Sucrière à Lyon, étudiants et professionnels se sont affrontés durant tout l’après midi mardi dernier.
Avant le coup d’envoi, les conseils de dernières minutes ont fusé sur place pour les participants tels que " Pas d’inquiétude. Concentre-toi sur la vitre. Et va le plus vite possible ". Le stress atteint son paroxysme et se traduit par des gestes qui ne trompent pas comme par exemple des candidats se rongeant les ongles, aiguisant leur raclette ou bien les répétitions des gestes pour affiner la technique.
Parmi eux, il y a eu une jeune élève de 16 ans, inscrite pour un CAP d’agent de propreté et d’hygiène au lycée Hélène-Boucher de Vénissieux, Emeline. Elle a eu la chance d’être parmi les qualifiés pour la finale du concours de lavage de vitre qui est organisé par le SPENRA, syndicat national de la propreté et la Fédération des entreprises de propreté au Sucre à Lyon.
Aussi propre que possible…
La jeune fille a affirmé " Laver les vitres, ça me déstresse, sourit l’élève. Participer à cette épreuve, c’est plutôt marrant. ". Encore faut-il respecter les règles du jeu qui sont strictes. En effet, la rapidité d’exécution, 3 vitres à mouiller entièrement ensuite pouvoir les laver en ne laissant couler aucune goutte d’eau même sur les rebords du bas. Si un candidat enfreint ces règles il sera automatiquement pénalisé et se verra enlever de précieuses secondes.
Son adversaire du jour est un homme âgé de 28 ans, Mounir, qui à son avantage possède déjà beaucoup d’expérience en la matière puisqu’il a travaillé pendant huit ans pour le compte d’une entreprise de nettoyage. Le professionnel a laissé entendre " Je suis fier de faire ce métier, . Il me procure une certaine liberté car je vais où je veux."
Question de Fierté
Carole Frezier, une enseignante au lycée Hélène-Boucher explique qu’"Il s’agit de valoriser la filière propreté et hygiène dont l’image n’est guère reluisante auprès de l’opinion publique ". Puis elle ajoute " C’est une façon de montrer ce métier sous son meilleur jour et de nouer des contacts qui peuvent ensuite déboucher sur des stages. ".
La suite … vers le monde professionnel
Une des enseignante présente lors du concours s’est exprimé : "Cette filière n’est guère demandée. Les élèves sont souvent là par défaut, constate Marie Bouisson enseignante au lycée Jacques-Prévert de Fontaine dans l’Isère. Là, ils se mesurent à des professionnels motivés qui prennent du plaisir dans leur travail. ".
"Ce sont des métiers qui se sont beaucoup professionnalisés ces dernières années. La demande est importante sur le marché, poursuit l’une de ses collègues. Contrairement à ce que beaucoup pensent, ils ne sont pas réservés aux gens non qualifiés car ils demandent de véritables savoir-faire. On peut aller jusqu’à bac + 5. ", lance-t-elle