SIPA
Le manque de diplôme accroît le risque de tabagisme, d’après une étude détaillée de l’Insee. Le phénomène serait d’ailleurs particulièrement fort chez les jeunes et se serait aggravé sur cinquante ans.
Ils fument moins chez les diplômés
Le parcours tabagique a connu un revers exemplaire au fil du temps. Selon un constat réalisé par l’Insee sur 27.653 personnes nées entre 1941 et 1955, entre 1956 et 1970 et entre 1971 et 1985, l’addiction au tabac chez les plus diplômés a vraisemblablement diminué au fil du temps. Les résultats statuent clairement qu’après une grande consommation du tabac par les plus diplômés, "le tabagisme a reculé dans ces milieux, alors qu’il continue de progresser parmi les moins diplômés".
Parmi les hommes nés entre 1971 et 1985, les diplômés de trois années ou plus en études supérieures, n’étaient que 20% à l’âge de 20 ans à fumer. Ils sont en revanche près de 60% à toucher au tabac pour ceux qui ont seulement effectué des études de premier ou de second cycle. L’écart est d’ailleurs moindre chez la gente féminine mais le cas est exponentiel, d’où l’inquiétude des auteurs.
La hausse des prix pour lutter contre le tabagisme
Selon les experts de l’Insee, cette habitude s’explique par le fait que l’éducation "améliorerait tout d’abord l’état de santé à la fois par une meilleure culture sanitaire mais aussi par une meilleure capacité à utiliser ces connaissances pour investir en santé ." Toutefois, pour contrer ce tabagisme récurrent dans les milieux moins favorisés où le taux d’éducation est souvent bas, le professeur Yves Martinet, président du Comité national contre le tabagisme estime que la hausse des prix reste la seule solution effective.
L’Insee a d’ailleurs remarqué une baisse flagrante de la consommation chez les adolescents au cours de 2002-2003 quand le prix du tabac a fait un pic sur le marché. Le problème réside dans le fait que par la suite, les prix sont revenus à la normale et le cas de tabagisme reste toujours présent.