Un porte-parole d’EELV veut rendre public les noms des sociétés ne respectant pas la parité salariale hommes-femmes. Cet élu a déposé ce jour un recours devant le tribunal administratif de Paris.
Malgré une pléiade de lois sur la parité hommes-femmes, les inégalités persistent sur le marché du travail. D’ailleurs, la France fait figure de mauvais élève en Europe en ce qui concerne les écarts de salaires avec 28% dans le secteur privé, contre 22% en Allemagne (Insee, 2014). La Suède demeure en tête de peloton avec "seulement" 13,9% d’écart.
Pour dénoncer cette inégalité, Julien Bayou, un élu du parti Europe Ecologie Les Verts a déposé ce jour un recours devant le tribunal administratif de Paris pour rendre publics les noms des entreprises qui ne respectent pas la parité salariale hommes-femmes. Dans Le Parisien, l’élu explique sa démarche : "J’aimerais pouvoir vérifier que l’argent public que l’on engage ne profite pas à une entreprise piétinant l’égalité homme-femme", plaide l’élu.
Pour Julien Bayou, en plus de rendre la situation plus transparente, "la publication des noms serait un vrai outil de dissuasion" et permettrait de réduire l’écart entre les salaires. Il rappelle en outre que ces entreprises, selon la loi, ne peuvent pas prétendre à des marchés publics. Selon lui, les élus ne peuvent pas le vérifier en l’absence de cette liste.
Selon les chiffres du gouvernement, au départ 1 500 entreprises avaient fait l’objet d’une mise en demeure. Seules 48 ont dû s’acquitter d’une amende de 0,7% de leur masse salariale.
Pour l’entourage de Pascale Boistard, la secrétaire d’Etat chargée des droits des femmes, "il s’agit tout simplement d’un problème de droit". L’avis de la Cada (la commission d’accès aux documents administratifs) aurait été demandé : "elle nous a répondu qu’on ne pouvait pas les rendre publics".