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Dans un document publié ce lundi par Le Figaro, les hauts magistrats condamnent la négligence dans la gestion des demandeurs du statut de réfugié. La réforme Valls-Cazeneuve est pointée du doigt.
Alors qu’elle arrive en commission des lois au Sénat ce mercredi, la réforme Valls-Cazeneuve, sévèrement débattue pour son manque de sincérité, d’ambition et de réalisme, a reçu un lot de critiques par la Cour des comptes notamment pour ses incroyables lacunes. "Le projet de loi sur la réforme de l’asile (…), ne répond pas à la question centrale de la gestion des déboutés qui provoquent une embolie (…)" ou encore "la politique d’asile est devenue la principale source d’arrivée d’immigrants clandestins en France", voici des exemples de cris d’alarmes relevés par Le Figaro dans le document explosif qu’il publie ce lundi.
Une détérioration de la situation
Le document de 113 pages d’"observations provisoires" sur "l’accueil et l’hébergement des demandeurs d’asile" attend désormais les réponses du ministère de l’intérieur et celles de Matignon. Dans leur cri d’alarme, les hauts magistrats de la rue Cambon voient une situation qui s’est détériorée bien plus qu’on ne l’imaginait. Selon eux, le coût annuel de l’asile s’élève à plus de 2 milliards d’euros pour la collectivité nationale. Ce qui correspond à deux fois plus que les estimations accordées jusqu’ici par les autorités. D’autant plus que le coût de ceux qui arrivent est additionné à celui de ceux qui ne quittent pas le territoire. Les Sages estiment que seulement 1% des déboutés partiraient du territoire français.
Une "forme de renoncement"
En ce qui concerne les éloignements, la Cour affirme qu’une "forme de renoncement" a été notée dans certaines préfectures en raison de l’absence de directive claire du gouvernement allant dans ce sens ainsi que la sensibilité politique et médiatique du sujet, notamment des familles déboutées du droit d’asile.
"L’affaire dite "Leonarda Dibrani" en octobre 2013 n’a fait que renforcer ce phénomène", ajoute la cour.