SIPA
Les députés ont adopté un article de loi permettant aux sages-femmes de délivrer des médicaments permettant une interruption volontaire de grossesse jusqu’à la 5ème semaine.
Autoriser les sages-femmes à pratiquer des IVG médicamenteuses, c’est l’une des mesures proposées par Marisol Touraine dans son projet de loi de modernisation de Santé. Dans la nuit de jeudi à vendredi l’article a été adopté par l’Assemblée nationale. La veille, l’Assemblée avait déjà supprimé le délai de réflexion obligatoire de sept jours entre la première et la deuxième visite médicale pour une interruption volontaire de grossesse (IVG).
Jusqu’à la fin de la cinquième semaine de grossesse, les sages-femmes pourront ainsi prescrire les médicaments adéquats. La ministre de la Santé Marisol Touraine s’est félicitée de l’adoption de cette mesure qui vise à élargir l’accès des femmes à l’IVG. C’est une grande évolution quarante ans après la loi Veil, estime-t-elle. La ministre a en outre défendu cette mesure comme permettant "aux femmes de trouver des lieux nouveaux auxquels s’adresser".
L’IVG, un sujet qui partage
Du côté de l’UMP, certains dénoncent une "banalisation de l’avortement" de la part du gouvernement. L’UMP avait déjà déposé des amendements de suppression de cet article, afin que l’IVG reste du ressort des médecins. "La relation à l’IVG ne s’est pas banalisée, elle s’est normalisée" a répondu la ministre de la Santé. L’article en question est par ailleurs issu d’un amendement de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée, prévoyant que "toute personne a le droit d’être informée sur les méthodes abortives et d’en choisir une librement", information qui "incombe à tout professionnel de santé".
Concernant l’article qui met la fin au délai de réflexion imposé aux femmes souhaitant une IVG, Marisol Touraine expliquer qu’"une femme qui a pris sa décision n’a pas besoin de temps". Actuellement, deux consultations médicales sont obligatoires avant une IVG, avec un délai de réflexion d’une semaine entre les deux (réduit à 48 heures en cas d’urgence). Les députés ont ainsi supprimé ce délai en amendant en commission le projet de loi Santé.
Le texte sera soumis au vote global de l’Assemblée mardi prochain avant d’être transféré au Sénat.