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Depuis l’attentat de janvier, le journal a recueilli près de 30 millions d’euros, des recettes alléchantes qui divisent la rédaction.
"Laurent Léger (journaliste de Charlie Hebdo, ndlr) a annoncé mercredi en conférence de rédaction avoir créé un collectif pour ouvrir des négociations sur une répartition égalitaire du capital", a indiqué à l’AFP un des avocats du journal, représentant de la direction, qui n’a pas souhaité être nommé. En effet, onze salariés demandent que tous les collaborateurs deviennent actionnaires à parts égales du journal après avoir récolté près de 30 millions d’euros depuis la tuerie.
Laurent Léger a précisé dans un courriel que l’urgentiste Patrick Pelloux, le dessinateur Luz ainsi que lui-même fait partie du collectif. Ils ont engagé deux avocats, Antoine Comte et Stéphane Servant. Actuellement, Charlie Hebdo est détenu à 40% par les parents de Charb, ayants droit de leur fils tué dans l’attaque du 7 janvier, 40% par le dessinateur Riss, nouveau directeur de la publication, et 20% par Eric Portheault, directeur général.
"Pour le moment, on n’est pas associé aux choix. Il n’y a rien contre la direction actuelle, aucun conflit avec qui que ce soit, mais par rapport à ce qui s’est passé, les salariés veulent être davantage acteurs de l’entreprise", a déclaré Patrick Pelloux, à l’AFP.
L’avocat de la direction de Charlie Hebdo déplore la situation. Les dirigeants sont "navrés de cette initiative". "Tout cet argent fait plus de mal que de bien. Cela fait penser à ces enterrements où on se bat déjà en revenant du cimetière pour les bijoux de la grand-mère", a regretté l’avocat.