Jacques Brinon/AP/SIPA
Paris est actuellement touché par une importante vague de pollution. Les quantités de particules respirées auraient franchi le seuil d’alerte (plus de 80 mµm3).
Selon Airparif, l’association chargée de la surveillance de la qualité de l’air en région parisienne, le niveau d’alerte à la pollution aux particules fines (PM10) a été dépassé mercredi 18 mars à Paris, avec un taux concentrant 76 microgrammes par mètre cube. "Les niveaux de pollution sont soutenus. Si nous ne dépassons pas le seuil d’alerte, nous n’en serons pas loin", a souligné l’association. Toute la journée, un gros nuage grisâtre a noyé la capitale, masquant les monuments emblématiques parisiens, comme la tour Eiffel ou la tour Montparnasse.
Le seuil d’alerte est atteint quand la concentration moyenne de particules PM 10 (diamètre inférieur à 10 microns) dépasse 80 microgrammes par mètre cube, ce qui est déjà arrivé à Paris deux fois depuis le début de l’année, le 1er janvier et le 12 février. Le "seuil d’information" se situe à 50 microgrammes par mètre cube.
Plusieurs causes expliquent ce pic important de PM10. Selon Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au CNRS et concepteur d’instruments de mesures sur la chimie atmosphérique la première explication est "la situation anticyclonique". "En ce moment, nous n’avons pas un anticyclone fort, ce qui implique qu’il y a peu de vent. Et si n’y a pas de vent, les particules ne se dispersent pas", affirme-t-il. Par ailleurs, l’absence de pluie est aussi un facteur important ainsi que l’arrivée du printemps qui est "synonyme d’utilisation d’engrais et de fertilisants pour l’activité agricole".
Face à ce pic de pollution, des mesures ont été prises par la mairie de Paris. La vitesse maximale autorisée a été ainsi réduite de 20 km/h en Ile-de-France sur les autoroutes, routes et voies rapides. Par ailleurs, depuis mardi, la gratuité d’une heure d’Autolib’ ainsi que l’accès aux Vélib’. Il a été également prévu de mettre en place la circulation alternée.
Depuis dimanche, Lyon était en niveau d’alerte et le nord de la France au-delà d’une ligne Nantes-Belfort, subit une pollution aux particules fines PM10. Sur l’échelle de 1 à 10 qui mesure la mauvaise qualité de l’air, le seuil de 9 qui est qualifié de "mauvais" a été atteint dans de nombreuses villes de la moitié nord du pays comme Lille, Douai, Boulogne-sur-mer, Amiens, Rouen, Reims ou encore Troyes.