Les temps ont changé ; fini l’époque des fessés et ceinture. Il fut une période où les punitions corporelles étaient d’usage, dont l’abus a laissé des traumatismes chez 1 Français sur 10.
Cette révélation ressort d’un sondage publié dans Le Parisien cette semaine et effectuée par l’association L’enfant bleu, qui cherche à briser le silence. 6 sur 10 des victimes interrogées ont gardé ce lourd secret sans jamais le confier.
Cependant, les Français sont nombreux à s’interroger sur un enfant qu’ils côtoient : 45% supputent au moins un cas de maltraitance autour d’eux (voisinage, collègues…). Toutefois, ils sont désarmés sur la manière de venir en aide aux victimes présumées.
22% des personnes ayant constaté ou soupçonné des cas de maltraitance avouent n’avoir fait qu’observer. D’autres, au contraire, ont essayé d’intervenir mais se sont visiblement trompés d’intermédiaires : 39% des interrogés se sont adressés à l’auteur des violences, mettant ainsi la vie de l’enfant en péril.
Au bout du compte, seuls 12% des sondés ont l’intention d’approcher les services sociaux, 5% la police et 1% le numéro d’urgence gratuit réservé aux enfants en danger : le 119.
La loi stipule que tout individu témoin de mauvais traitements sur un mineur ou recevant des confidences d’un enfant peut le faire part aux responsables (une assistante sociale et/ou un médecin) ou en appelant le 119. Et si le mineur a moins de 15 ans, c’est même obligatoire. Le non-respect est passible de 3 ans de prison et 45.000 euros d’amende. En prenant cette précaution, "on évite que des enfants devenus adultes tentent de se suicider ou de reproduire le mauvais traitement qu’ils ont subis avec d’autres", indique Christiane Ruel, porte-parole de l’association Enfance et Partage.
A noter que le 119 est un numéro national, joignable de toute la France et des Départements d’Outre-mer, notamment de la Réunion.