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En mars 2013, le compagnon de cette serveuse découvre le corps d’un bébé dans le congélateur du petit appartement que le couple habitait dans l’Ain.
La jeune mère est âgée de 34 ans et s’appelle Audrey Chabot, rapporte Le Point aujourd’hui. Elle comparaît de nouveau devant les assises de l’Ain, à partir de vendredi, pour deux autres meurtres de nouveau-nés, retrouvés dans son congélateur.
Elle venait de sortir de prison après un premier infanticide en 2002. Mère par ailleurs d’un adolescent, elle est poursuivie pour "homicides volontaires sur mineur de 15 ans" et encourt la réclusion à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 22 ans.
Le 24 mars 2013, son compagnon découvre un petit corps dans le congélateur du modeste appartement où elle vit à Ambérieu, dans l’Ain. Il appelle les gendarmes qui retrouvent sur place un deuxième corps congelé.
Placée en garde à vue, Audrey Chabot était "très abattue" selon les enquêteurs. Elle a reconnu avoir accouché à l’automne 2011 et 2012 à l’insu du père des enfants, qui ne vivait pas avec elle. Deux petits garçons, nés viables, qu’elle avoue avoir noyés dans le bac à douche. Pour le premier, une semaine après sa naissance.
"Pas le droit d’être mère"
L’affaire prend un tour plus compliqué lorsqu’il s’avère que cette jeune femme a déjà été condamnée, en 2005, par la cour d’assises de l’Ain à quinze ans de réclusion criminelle pour l’assassinat d’un précédent nouveau-né. Un bébé, d’un autre père, dont elle avait accouché clandestinement dans les toilettes, le 28 mars 2002.
Sa propre mère, qu’elle avait chargée de cacher le corps dans un sac abandonné dans une maison en ruines, s’était vu infliger dix-huit ans de réclusion criminelle.
Audrey Chabot était restée huit ans, quatre mois et neuf jours derrière les barreaux. De juillet 2002 à décembre 2010. Puis, conformément au jugement des assises et justifiant d’un emploi et d’une obligation de soins, elle avait bénéficié d’un aménagement de peine. "Elle a purgé toute sa peine", a dit le procureur de la République de Bourg-en-Bresse, Denis Mondon.
Selon les déclarations de l’accusée, elle est tombée enceinte quelques semaines après sa sortie de prison. Mais "elle s’est dit qu’elle n’avait pas le droit d’être mère, car elle avait tué son premier enfant, et elle a caché sa grossesse au père du bébé parce qu’elle pensait que si elle le lui révélait, il la quitterait", a expliqué son avocat, Me Jean-François Canis. Le verdict est attendu à Bourg-en-Bresse, le 6 mars.